Les grands enjeux de la présidentielle au Brésil

Le deuxième tour de l'élection présidentielle a lieu dimanche 21 octobre au Brésil dans un contexte de crises politique, économique, sociale et morale.

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Des partisans de Jair Bolsonaro, candidat d'extrême droite à la présidentielle, lors d'un rassemblement à Copacabana, le 21 octobre à Rio de Janeiro, au Brésil.

Voici, en six points, les grands enjeux du scrutin qui oppose le candidat d'extrême droite, Jair Bolsonaro, à celui de gauche, Fernando Haddad:
Le candidat d'extrême droite va-t-il être élu?
Les derniers sondages des instituts Ibope et Datafolha prédisent une très confortable victoire au député du Parti social libéral (PSL) Jair Bolsonaro, avec 59% contre 41% à Haddad, du Parti des travailleurs (PT).
Le PSL, insignifiant avant le 1er tour du 7 octobre qui était couplé aux législatives, est en passe de devenir la première formation de la Chambre des députés l'an prochain grâce à la vague -- le "tsunami" disent certains -- bolsonariste.
Si Jair Bolsonaro était élu, le plus grand pays d'Amérique latine choisirait pour la première fois un président d'extrême droite, chantre de la dictature (1964-85) et apologiste de ses tortionnaires.
Le parti de Lula peut-il revenir au pouvoir ?
Il semble extrêmement improbable que le PT remporte une cinquième présidentielle d'affilée. À moins d'un coup de théâtre dans cette dernière semaine d'une campagne qui a déjà été riche en rebondissements.
La candidature de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, emprisonné pour corruption, ayant été invalidée, son remplaçant, Fernando Haddad, a réussi à se qualifier pour le second tour alors qu'il était entré tardivement en campagne.
Mais l'ex-maire de Sao Paulo a un handicap de 18 points dans les sondages de 2e tour, avec un taux de rejet - les électeurs déclarant qu'ils ne voteraient pour lui "en aucun cas" - qui ne cesse de progresser.
Pourquoi cette campagne a-t-elle été inédite?
Lula, qui était grand favori bien qu'en prison pour corruption depuis avril, a finalement été écarté de la course en août après des mois de rebondissements politico-judiciaires. Le brouillard autour de la candidature ou non-candidature de Lula a fait pendant des mois de ce scrutin le plus incertain des temps modernes au Brésil.
Celui qui est devenu ensuite le favori du 1er tour, Jair Bolsonaro, a frôlé la mort après avoir été poignardé à l'abdomen par un déséquilibré le 6 septembre lors d'un bain de foule. Hospitalisé plus de trois semaines, il n'a plus fait campagne dans la rue.
Quel a été l'impact des réseaux sociaux ?
Enorme. Ils ont totalement détrôné la télévision. Et les fausses informations ont déferlé sur les réseaux sociaux.
Bolsonaro a mené l'essentiel de sa campagne sur Facebook, Instagram et Twitter où il compte plus de 14 millions d'abonnés. Il a refusé de se confronter à Haddad lors des six débats télévisés prévus dans l'entre-deux tours, invoquant des "raisons médicales" après l'attentat mais aussi des "raisons stratégiques".
Le PT a accusé le camp Bolsonaro d'avoir monté une "organisation criminelle" avec de "l'argent sale" en diffusant des millions de fausses informations sur WhatsApp, messagerie très populaire au Brésil avec 120 millions d'utilisateurs.
La Police fédérale a ouvert une enquête. Le PT a demandé la disqualification de Bolsonaro au Tribunal supérieur électoral (TSE), qui pourrait ne se prononcer qu'après l'élection.
Quelle attitude des marchés après le 2e tour ?
L'arrivée au pouvoir de Bolsonaro serait pour eux acceptable, même si celui-ci a avoué son incurie en économie. Il a déjà désigné son "super ministre de l'Économie", Paulo Guedes, un "Chicago boy" ultra-libéral, ce qui les a rassurés.

AFP/VNA/CVN

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