>>Irak : l'EI "pris au piège" à Mossoul
Des forces irakiennes du contre-terrorisme avancent dans les rues de Mossoul, le 12 mars |
Chasser le groupe État islamique (EI) de Mossoul-Ouest permettrait aux forces irakiennes d'asseoir leur contrôle sur la totalité de la deuxième ville d'Irak et d'infliger son pire revers au groupe jihadiste qui s'en était emparé en juin 2014.
La bataille de Mossoul a été lancée le 17 octobre. Les forces gouvernementales irakiennes, appuyées par une coalition militaire internationale sous commandement américain, ont repris fin janvier la partie orientale de la métropole avant de lancer l'assaut sur son secteur occidental.
Dimanche 12 mars, les commandants irakiens ont annoncé la reprise d'un tiers de Mossoul-Ouest. Et l'envoyé spécial américain auprès de la coalition internationale Brett McGurk a dit que les jihadistes y étaient désormais bloqués, tous les accès routiers ayant été coupés.
Les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS), la police fédérale et les unités d'intervention rapide se rapprochent désormais de la Vieille ville, un secteur aux rues étroites où des centaines de milliers de civils sont pris au piège.
Selon le Commandement des opérations conjointes, les CTS ont repris lundi les quartiers Al-Nafat et Mossoul al-Jadida.
Les unités d'intervention rapide et la police fédérale, pour leur part, s'emploient à nettoyer et sécuriser les zones proches des limites de la Vieille ville, a indiqué le lieutenant-général Raëd Chaker Jawdat.
"Elles ratissent les zones libérées comme celle de Bab al-Toub, à la recherche de pièges, de mines et de terroristes se cachant parmi la population", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Plus de 68.000 personnes ont fui Mossoul-Ouest vers des camps autour de la ville depuis le 25 février, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
"Tous vont y mourir"
Ces derniers jours, les forces irakiennes ont chassé les jihadistes de plusieurs quartiers dont celui abritant le siège du gouvernorat de la province de Ninive et le bâtiment de la Banque centrale, où l'EI avait dérobé des millions de dollars.
Alors que les CTS et les forces d'intervention rapide progressent vers l'intérieur de la ville, l'armée irakienne et les milices paramilitaires combattent les jihadistes vers l'ouest.
Celles-ci sont ainsi parvenues à couper la dernière route à l'ouest de Mossoul, bloquant les jihadistes à l'intérieur de la ville
Des Irakiens qui ont fui les combats à Mossoul dans un camp de réfugiés à al-Hol, le 13 mars dans le Nord de la Syrie. |
"L'EI est pris au piège. La 9e division blindée de l'armée irakienne a coupé le dernier accès routier" de Mossoul, a déclaré Brett McGurk dimanche 12 mars. "Tous les combattants se trouvant à Mossoul vont y mourir".
Des responsables américains ont récemment évalué à 2.500 le nombre de jihadistes présents dans l'ouest de Mossoul et dans la ville de Tal-Afar, plus à l'ouest et toujours sous contrôle de l'EI.
Offensive anti-EI en Syrie
En Syrie, l'EI est également en recul, en particulier autour de Raqa (Nord), son principal fief dans ce pays voisin de l'Irak.
Carte de Moussoul localisant les forces en présence et l'avancée des forces irakiennes. |
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les combats se poursuivent entre les jihadistes et les Forces démocratiques syriennes (FDS) - une alliance de combattants kurdes et arabes appuyée par Washington -, dans la province de Raqa.
L'EI a lancé une "contre-attaque" contre les FDS, qui sont toutefois parvenus à couper les principaux axes de communication de la ville avec l'extérieur.
Pour M. McGurk, Raqa a une importance stratégique pour l'EI. "Elle reste leur capitale administrative, c'est là que nous pensons qu'un grand nombre de leurs dirigeants se trouvent, c'est là que nous pensons qu'ils planifient de nombreuses attaques à travers le monde".
Outre les FDS, les troupes turques et leurs alliés opposants syriens, ainsi que les forces du régime appuyées par la Russie, sont engagées contre l'EI dans le Nord syrien.