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François Fillon s'apprête à donner une conférence de presse, à son siège de campagne parisien, le 13 mars. |
Le programme, rien que le programme. Interview aux Echos, matinale d'Europe 1, conférence de presse sur le projet : François Fillon veut revenir sur le terrain politique, deux jours avant la séquence judiciaire de mercredi 15mars.
Le candidat des Républicains (LR), qui assure ne pas édulcorer ses propositions malgré les critiques, a distillé quelques retouches programmatiques dans Les Echos - baisse des charges bénéficiant "davantage aux petits salaires", taux intermédiaire de TVA finalement inchangé - puis devant la presse.
Il a notamment réitéré son engagement de former un gouvernement paritaire de 15 ministres qui, a-t-il expliqué, seront congédiés s'ils n'atteignent pas les "objectifs" qui leur seront assignés.
M. Fillon a également promis un "code de bonne conduite" pour prévenir les conflits d'intérêts au gouvernement. Ou la publication "obligatoire" des liens de parenté entre les parlementaires et leurs collaborateurs, alors qu'il est empêtré depuis plusieurs semaines dans les soupçons d'emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires.
Son programme, qui maintient le report de la retraite à 65 ans, la remise en cause des 35 heures ou la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires, a déclenché des tirs croisés de plusieurs rivaux à la présidentielle.
Le socialiste Benoît Hamon a dénoncé "une thérapie de choc" risquant de provoquer "le chaos social", Emmanuel Macron le critiquant peu après comme "peu crédible et injuste" pour les classes moyennes et populaires et ironisant sur des similitudes sur la sécurité avec son propre projet.
"Je pensais qu'on avait le projet de François Fillon depuis novembre", a moqué Florian Philippot, vice-président du FN, fustigeant "un décalque en tous points des demandes de l'Union européenne".
"Un programme profondément brutal, antisocial" qui "va taper le service public", selon le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière.
Déontologue saisi
Mais c'est avant tout sur de nouvelles révélations de la presse que M. Fillon a dû se justifier dès le début de matinée, se disant sur Europe 1 victime d'une "chasse à l'homme" et de "dizaines de journalistes" qui "fouillent dans [ses] poubelles".
Penelope Fillon et François Fillon lors du rassemblement du Trocadéro, le 5 mars à Paris. |
Le JDD affirme qu'un mécène a signé le 20 février un chèque de 13.000 euros pour deux costumes achetés chez Arnys, un tailleur parisien des quartiers chics. "J'ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami", a-t-il rétorqué, assurant aussi que "tout ça n'a rien à voir" avec la politique.
Alors que des députés socialistes s'étaient demandé dimanche 12 mars ce qu'en pensait et savait le déontologue de l'Assemblée, Ferdinand Mélin-Soucramanien, ce dernier a indiqué s'être saisi lundi de la question pour rechercher s'il y a eu un manquement ou pas au code de déontologie des députés.
Selon le JDD s'ajoutent à cette facture près de 35.500 euros "réglés en liquide" pour de précédents achats de M. Fillon chez ce tailleur, pour près de 48.500 euros au total depuis 2012. "Ça n'est pas exact", a affirmé lundi 13 mars l'ancien Premier ministre.
Cette nouvelle affaire tombe mal pour M. Fillon, attendu mercredi 15 mars chez les juges d'instruction saisis des emplois présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants.
"Le problème de Fillon, ce n'est pas la justice, l'enquête, c'est qu'il se révèle qu'il est un homme qui aime l'argent", selon la candidate FN, Marine Le Pen.
Cette convocation, "on ne peut pas dire que je m'y rende avec plaisir. Depuis le début, je ne suis pas traité comme un justiciable comme les autres", a martelé M. Fillon, rétrogradé en troisième place dans les sondages depuis plus d'un mois.
Le candidat, qui participe lundi soir 13 mars à une conférence-débat au Crif, interviendra mardi 14 mars devant la Fédération nationale des chasseurs. Son unique réunion publique de la semaine est jeudi 16 mars à Caen, au lendemain de sa convocation chez les magistrats. Penelope Fillon sera entendue le 28 mars.