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Caddie rempli de produits alimentaires contenant l'additif alimentaire E127 ou Red 3. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'agence américaine de contrôle alimentaire et pharmaceutique (FDA) "supprime de facto tous les colorants alimentaires dérivés du pétrole aux États-Unis", a annoncé son nouveau chef, Marty Makary, lors d'une conférence de presse aux côtés du ministre américain de la Santé Robert Kennedy Jr.
En tout, ce sont huit colorants artificiels présents aujourd'hui dans des milliers de produits alimentaires américains variés comme des bonbons, des céréales, des sauces et des boissons, qui vont être progressivement interdits d'ici à la fin 2026 et remplacés par des colorants naturels, ont-ils précisé, disant compter sur la bonne volonté de l'industrie agroalimentaire.
"Au cours des 50 dernières années, les enfants américains ont vécu de manière toujours plus importante dans une soupe toxique de produits chimiques artificiels", avait déclaré M. Makary un peu plus tôt, citant des études liant ces additifs à des cas d'hyperactivité, de diabète ou encore de cancer.
Cette annonce suit celle, mi-janvier, de la précédente administration démocrate de retirer des denrées alimentaires un autre colorant artificiel nommé "Red 3" en Amérique du Nord et E127 en Europe et connu depuis plus de 30 ans pour provoquer des cancers chez les animaux.
Pas de "valeur nutritionnelle"
"Aucun d'entre eux n'a de valeur nutritionnelle", relève auprès de l'AFP Peter Lurie, président d'une association de défense des consommateurs, le Center for Science in the Public Interest (CSPI), qui réclamait leur interdiction. "Ils ne servent en réalité qu'à induire en erreur, à faire paraître les aliments plus rouges, plus bleus, plus fruités ou plus attrayants qu'ils ne le sont en réalité". Et ce dans un objectif commercial.
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Robert F. Kennedy Jr aux côtés de Martin Makary et de Jayanta Bhattacharya à Washington, le 22 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon un communiqué du ministère de la Santé, la FDA va d'abord révoquer l'autorisation de deux des huit colorants "dans les prochains mois", puis "travailler avec l'industrie afin d'éliminer" les six restants, bien plus répandus, comme le rouge "Red 40" (connu sous le nom de E129 en Europe) et les jaunes "Yellow 5" (E102) et "Yellow 6" (E110).
En parallèle de ce travail, les autorités sanitaires vont "autoriser quatre nouveaux colorants naturels dans les semaines à venir" et accélérer les processus d'approbation d'autres, détaille le texte.
"Nous allons nous débarrasser de tous les ingrédients et de tous les additifs alimentaires que nous pouvons légalement réglementer", a promis le ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr, sous les applaudissements de mères "MAHA" venues pour l'occasion avec leurs enfants.
Bonne volonté
Selon cet ancien avocat devenu la figure de proue d'un mouvement baptisé "Make America Healthy again" ("MAHA") qui vise à "Rendre à l'Amérique sa santé" - une formule calquée sur le célèbre slogan de Donald Trump - ce plan reposera en grande partie sur la bonne volonté de l'industrie agroalimentaire.
"Je pense qu'ils sont prêts à changer", a assuré M. Kennedy, pour qui les colorants et additifs artificiels constituent une menace "existentielle" pour la santé des Américains.
Sa position sur le sujet est l'une des rares à ne pas être décriée par le milieu scientifique et médical, qui a dénoncé à de multiples reprises ces derniers mois ses propos mettant en cause la vaccination notamment.
Son annonce suit plusieurs mesures similaires prises localement et à l'étranger. En mars, l'État républicain de Virginie-Occidentale a ainsi interdit l'utilisation de sept colorants synthétiques dans les denrées alimentaires et médicaments vendus sur son territoire, emboîtant le pas à la Californie démocrate qui a annoncé en 2024 les enlever d'ici quelques années de la nourriture proposée dans les écoles scolaires.
En Europe, ces colorants ne sont pas totalement interdits, mais leur usage est souvent restreint ou conditionné à l'apposition d'étiquettes d'avertissement sur les produits en contenant, une mesure ayant conduit de nombreuses entreprises à opter pour des alternatives naturelles.
AFP/VNA/CVN