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"Femmes Dans Un Jardin" d'Auguste Renoir présenté lors d'une cérémonie à New York, le 12 septembre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Intitulé "Deux femmes dans un jardin", le tableau avait été confié en 2013 à la maison Christie's avec mission de le vendre aux enchères. Christie's a alors émis des doutes sur la provenance de la toile et contacté les autorités, tout en conservant l'oeuvre.
Les services du procureur fédéral de Manhattan et le FBI ont alors enquêté sur l'histoire du tableau, avant de contacter Sylvie Sulitzer, petite-fille du collectionneur Alfred Weinberger, propriétaire spolié.
Son grand-père avait fui Paris, où il vivait, après l'invasion allemande de 1940, laissant, dans un coffre de la banque Morgan, sa collection, saisie en 1941 par les Nazis. À la fin de la guerre, elle a été dispersée et Alfred Weinberger, qui était revenu à Paris, n'a pu en récupérer qu'une partie.
Bien qu'ayant connu son grand-père, Sylvie Sulitzer ignorait tout de cette histoire avant qu'un cabinet d'avocats allemand, von Trott zu Solz Lammek, ne la contacte, au début des années 2010.
Le cabinet s'est spécialisé dans la recherche d'oeuvres dérobées par les Nazis et disposait de la liste des toiles qu'Alfred Weinberger n'avait jamais récupérées.
Par le biais de ce cabinet, les autorités américaines ont ainsi pu retrouver Mme Sulitzer et lui restituer officiellement le tableau lors d'une cérémonie officielle, organisée par le Museum of Jewish Heritage, à New York.
"Je suis vraiment reconnaissante de pouvoir montrer à ma famille bien-aimée, où qu'elle soit, qu'après tout ce qu'ils ont traversé, il y a une justice", a déclaré Sylvie Sulitzer, qui vit à Roquevaire, dans les Bouches-du-Rhône. Manquent encore à l'appel quatre tableaux de Renoir et un Delacroix, dont il n'existe, à ce jour, aucune trace, a expliqué à l'AFP Mme Sulitzer. Elle a indiqué qu'elle allait sans doute vendre le tableau, car elle ne disposait pas des fonds nécessaires pour rembourser l'État français qui l'a indemnisé dans le cadre de la Commission d'indemnisation des victimes de spoliation (CIVS), instituée en 1999. Doit être remboursée également la compensation financière reçu de l'Estat allemand, a-t-elle ajouté. "J'aurais adoré pouvoir le garder", a-t-elle dit.
Contacté par l'AFP, Christie's a indiqué ne pas disposer d'une estimation de la valeur du tableau, peint l'année de la mort de Renoir (1919).
AFP/VNA/CVN