Les États-Unis ont connu leur hiver le plus chaud jamais enregistré

Les États-Unis, deuxième plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, viennent de vivre leur hiver le plus chaud jamais enregistré, marqué notamment par des feux et fonte de glace record, a annoncé vendredi 8 mars l'Agence américaine de référence.

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Des plaques de neige sur des rochers le long du lac Michigan, à Whiting, dans le Nord des États-Unis, le 18 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

La moyenne des températures durant l'hiver météorologique, de décembre à février, pour les États-Unis contigus (qui ne comprennent notamment pas l'Alaska ou Hawaï) était de 3,1°C, a déclaré l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Cette "chaleur persistante" a provoqué une "diminution continue de la couverture glaciaire" des Grands lacs dans le Nord des États-Unis, "qui a atteint un plus bas historique" à la mi-février, a souligné NOAA.

Un incendie, le Smokehouse Creek, s'est déclenché au Texas en février, et a brûlé plus de 430.000 hectares, devenant le plus grand incendie de l'histoire de cet État du Sud.

Le mois dernier seul se classe à la troisième place des mois de février les plus chauds aux États-Unis, selon les données de NOAA remontant sur les 130 dernières années.

Au niveau mondial, l'observatoire européen Copernicus a déclaré plus tôt cette semaine que les trois derniers mois avaient été les plus chauds jamais enregistrés, février s'inscrivant dans une série de neuf records mensuels consécutifs.

La température moyenne des océans, qui recouvrent 70% de la Terre, a en outre atteint en février un nouveau record absolu, tous mois confondus, selon Copernicus. L'analyse des températures mondiales de NOAA est attendue la semaine prochaine, mais est généralement similaire à celle de Copernicus.

Records

Les températures élevées ont alimenté de fortes tempêtes ayant abouti à des tornades dans le Midwest américain, a souligné NOAA.

Carte du monde montrant les anomalies de température enregistrées en février 2024 par rapport à la moyenne des températures entre 1981 et 2010, selon l'observatoire européen Copernicus.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces conditions inhabituelles ont aussi des conséquences économiques. Jeudi 7 mars, l'État du Minnesota, dans le Nord du pays, a annoncé débloquer une aide pour les petits commerces souffrant à cause des "conditions de sécheresse historiques de cet hiver".

"Les faibles précipitations observées cet hiver ont eu un réel impact économique sur les petits commerces qui comptent sur la neige et le tourisme hivernal pour survivre", a souligné dans un communiqué Tim Walz, le gouverneur du Minnesota.

Les records mondiaux sont poussés par l'effet combiné de la poursuite des émissions de gaz à effet de serre et du phénomène climatique El Niño, selon Copernicus. Le président américain Joe Biden, qui a prononcé jeudi soir 7 mars devant le Congrès son discours sur l'état de l'Union, a assuré "écrire l'histoire en s'attaquant à la crise climatique".

"Je prends les mesures les plus importantes jamais engagées sur le climat dans l'histoire du monde", a-t-il déclaré, en répétant son objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis de moitié d'ici 2030.

Mais "le travail n'est pas terminé", a réagi le Sunrise Movement, une organisation regroupant des jeunes engagés contre le réchauffement climatique, en appelant le président à en faire davantage pour motiver les jeunes à voter lors de l'élection présidentielle de novembre.

Les États-Unis sont actuellement le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre en valeur absolue, derrière la Chine. Mais en prenant en compte les émissions historiques, c'est-à-dire cumulées depuis 1850, ils sont toujours en tête.

L'Organisation météorologique mondiale indique qu'il y a des chances que La Niña - qui, à l'inverse d'El Niño, fait baisser les températures mondiales - se développe "plus tard cette année" après des conditions neutres entre avril et juin.

AFP/VNA/CVN



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