Les États-Unis espèrent vacciner 20 millions de personnes d'ici la fin de l'année

La perspective de premières vaccinations contre le COVID-19 aux États-Unis d'ici la fin de l'année se concrétise : après Pfizer/BioNTech la semaine dernière, la Société de biotechnologie américaine Moderna a annoncé lundi 16 novembre que son vaccin était efficace à 94,5%.

>>La perspective d'un vaccin contre le COVID-19 se dessine

>>Wall Street reprend des couleurs, tirée par la tech et la croissance

Vaccin contre le COVID-19 de la Société de biotechnologie américaine Moderna.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les deux vaccins pourraient être autorisés par l'Agence américaine des médicaments (FDA) dans la première quinzaine de décembre, a dit lundi 16 novembre Moncef Slaoui, responsable scientifique de l'opération Warp Speed, montée par le président Donald Trump pour vacciner la population américaine.
Cela permettrait de vacciner 20 millions d'Américains, en priorité sans doute les plus âgés et à risque, dès la seconde quinzaine de décembre, selon lui, puis 25 millions de personnes par mois à partir de janvier, a-t-il dit sur la chaîne MSNBC.
Il s'attend aussi à ce que le vaccin de Johnson & Johnson, en une seule dose, donne des résultats dans la seconde moitié de janvier, ce qui ouvrirait la voie à une autorisation dans la seconde quinzaine de février. Sans compter l'autorisation possible d'un quatrième en phase avancée d'essais, AstraZeneca/Oxford.
Au total, les
États-Unis estiment qu'avec plusieurs vaccins, il y aura assez de doses d'ici début avril pour toute la population.
Quant à l'Europe, des responsables ont indiqué possible de commencer des vaccinations en janvier, sous réserve d'autorisation.
Des deux côtés de l'Atlantique, il faudra sans doute attendre l'été 2021 pour un retour à la normale, avec une proportion élevée de la population vaccinée.
Le résultat de Moderna signifie que le risque de tomber malade du COVID-19 a été réduit de 94,5% entre le groupe placebo et le groupe vacciné du grand essai clinique en cours sur 30.000 personnes aux
États-Unis, selon une analyse préliminaire des tout premiers cas : en l'occurrence, 90 participants du groupe placebo ont attrapé le COVID-19, contre 5 dans le groupe vacciné.
On ignore encore la durée de la protection conférée par le vaccin, ce que seul le temps révélera.

Mais si ce niveau d'efficacité était le même dans la population générale, ce serait l'un des vaccins les plus efficaces qui existent, comparable à celui contre la rougeole, efficace à 97% en deux doses, et bien meilleur que contre la grippe (19 à 60% ces dernières années), selon les Centres américains de lutte contre les maladies.
Le vaccin de Pfizer aurait une efficacité de 90%, et le vaccin russe Spoutnik V de 92%, selon des premiers résultats communiqués la semaine dernière. Ce qui fait dire à Eric Topol, expert américain, que le COVID-19 est "éminemment vaccinable".
Pas de malades graves
"C'est un moment charnière dans le développement de notre candidat-vaccin contre le COVID-19", a déclaré le patron de Moderna, Stéphane Bancel, se réjouissant notamment que le vaccin semble bien prévenir les formes graves de la maladie.
Aucun malade grave n'a été enregistré parmi les personnes vaccinées, contre 11 dans le groupe placebo.
Les experts ont largement salué la nouvelle, malgré l'absence de publication détaillée des résultats.
L'immunologue Anthony Fauci, figure très respectée aux
États-Unis, s'est réjoui de l'annonce de Moderna. "L'idée d'avoir un vaccin efficace à 94,5% est incroyablement impressionnante", a-t-il déclaré à l'AFP. "C'est un résultat vraiment saisissant, je pense que personne ne s'attendait à ce qu'il soit si bon".

Un site d'essai clinique, le Research Centers of America à Hollywood, en Floride, en août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Dr Fauci est le directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, qui a commencé à codévelopper le vaccin avec Moderna dès janvier, après que les autorités chinoises ont communiqué la séquence génétique du nouveau coronavirus.
"La lumière au bout du tunnel est de plus en plus vive", a réagi le médecin, professeur à Harvard et auteur Atul Gawande, qui a rejoint l'équipe conseillant le prochain président, Joe Biden, sur la pandémie. "Nous aurons peut-être au printemps et à l'été de multiples vaccins très efficaces largement distribués".
Environ 9 à 10% des personnes vaccinées ont éprouvé de la fatigue et des courbatures après la seconde dose, et dans une moindre proportion d'autres effets secondaires dont maux de tête et rougeur autour du point d'injection.
Moderna assure être capable de produire 20 millions de doses d'ici fin décembre, et la production a déjà commencé. Elle devrait être lancée d'ici la fin de l'année en Suisse dans les usines du groupe Lonza.
Si le vaccin était approuvé, la rapidité de développement serait une prouesse scientifique, moins d'un an après la sortie du virus de Chine.
Il a fallu neuf ans dans les années 1950 pour développer le vaccin contre la rougeole. La durée moyenne de développement des 21 vaccins approuvés depuis dix ans par la FDA a été de huit ans.
Le vaccin se fait en deux injections séparées de quatre semaines. Il doit être transporté à -20°C (contre -70°C pour celui de Pfizer), mais pourra ensuite être stocké décongelé dans un réfrigérateur (2 à 8°C) pendant 30 jours.
Il est fondé sur une technologie récente (Moderna n'a été créée qu'en 2010), qui n'avait encore jamais fait ses preuves : l'ARN messager. Des instructions génétiques pénètrent directement les cellules humaines, qu'elles reprogramment pour qu'elles fabriquent elles-mêmes un antigène du coronavirus... afin de déclencher une réponse du système immunitaire.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top