>>VIH/sida : plus de 10.000 patients traités dans les établissements de santé privés
>>Un projet d'assistance aux enfants séropositifs lancé à Hô Chi Minh-Ville
>>Minimiser la transmission du VIH de la mère à l’enfant
Depuis 2019, les porteurs du VIH titulaires d’une carte d’assurance-santé ont bénéficié d’un traitement antirétroviral (ARV). |
Le retrait progressif des bailleurs de fonds internationaux dans la lutte contre le VIH/sida risque d’anéantir des années d’avancées dans ce domaine. Il s’agit d’un des défis auxquels fait face le Vietnam afin d’éradiquer cette épidémie d’ici 2030.
Outre les sources financières provenant de l’assurance-santé et du budget de l’État, la mobilisation de participation des sociétés privées est indispensable, contribuant notamment à la fourniture de médicaments et de services en la matière.
La plus grande difficulté du programme mondial dans ce domaine provient de la baisse des soutiens financiers apportés par les États-Unis, qui fournissent près de deux tiers du budget mondial pour cette cause. En 2016, les États-Unis ont contribué à hauteur de 5 milliards d’USD à la mise en application du programme PEPFAR (President’s Emergency Plan For AIDS Relief - Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida), qui a permis de prendre en charge 12 millions de personnes. Toutefois, le président américain Donald Trump a demandé la réduction de ces dépenses dans le projet de loi budgétaire 2018. Cette décision est problématique aux yeux des acteurs impliqués dans la prévention du VIH.
Lors de la 20e conférence internationale sur le sida, organisée en 2014 à Melbourne (Australie), l’Organisation des Nations unies (ONU) a lancé les objectifs 90-90-90 d’ici 2020, qui sont les suivants : 90% des personnes vivant avec le VIH connaîtront leur statut sérologique, 90% des personnes dépistées recevront un traitement antirétroviral durable, et 90% des personnes recevant un traitement auront une charge virale durablement supprimée.
Au Vietnam, le budget du programme PEPFAR, initié par l’ex-président américain George W. Bush, est progressivement réduit depuis 2012. Après 2018, ce programme passera d’un soutien financier direct à une simple assistance technique.
Pour sa part, le projet Healthy Markets mis en route reçoit les assistances financières de PEPFAR par l’intermédiaire de l’Agence américaine de développement international (USAID) et de l’organisation à but non lucratif PATH (États-Unis). Depuis 2014, Healthy Markets a coopéré avec le ministère de la Santé et le Département de prévention et de lutte contre le VIH/sida pour la réalisation des activités de développement de marchandises et de services dans ce secteur. Il a également établi des liens avec de nombreuses compagnies commerciales et sociales ainsi qu’organisations communautaire au Vietnam. À ce jour, une cinquantaine de sociétés et de centres médicaux privés proposent des services concernés.
Un séropositif traité dans un centre médical de Hô Chi Minh-Ville. |
Multiples choix
La participation de telles entreprises offre aux malades de nombreux choix en termes de services de visites et de conseils médicaux, de dépistage, etc. Depuis 2015, plus de 140.000 personnes ont effectué le test du VIH par l’intermédiaire d’organisations communautaires. En outre, depuis 2016, ce sont huit centres de consultations privés qui ont vu le jour afin de fournir des services de dépistage en faveur des personnes infectées par le VIH.
Selon Truong Quôc Cuong, vice-ministre de la Santé, les activités de lutte contre le VIH/sida ont attiré la participation du secteur privé et d’organisations communautaires. Ces dernières années, le Vietnam a obtenu de nombreux résultats encourageants. En dix ans, l’épidémie a été contrôlée selon trois axes: baisse annuelle du nombre de nouvelles infections, de séropositifs développant le sida ainsi que du taux de mortalité.
Afin de faire face à la réduction des assistances financières étrangères, le Premier ministre a promulgué la décision N°1899/TTg visant à assurer le budget destiné aux activités de prévention et de lutte contre cette maladie. Ainsi, le budget de l’État en faveur de ces activités a connu une forte hausse.
Particulièrement, depuis le début de cette année, les porteurs du VIH titulaires d’une carte d’assurance-santé ont bénéficié d’un traitement antirétroviral (ARV). À ce jour, des dizaines de milliers de séropositifs reçoivent l’ARV depuis l’assurance-santé.
Nguyên Hoàng Long, directeur du Département de prévention et de lutte contre le VIH/sida (relevant du ministère de la Santé), a informé que ces dernières années, le secteur privé a grandement participé à ce domaine, en fournissant notamment des médicaments et des outils au service du test.
Selon les statistiques, plus de 10.000 séropositifs suivent leurs traitements dans des établissements privés.
Hoàng Phuong - Dinh Hang/CVN