Les entreprises immobilières doivent-elles se sauver elles-mêmes ?

En cette période, la récession mondiale a un impact sur la quasi-totalité des secteurs de l'économie nationale, dont l'immobilier bien sûr. Les entreprises concernées sont devant une alternative. Doivent-elles prendre l'initiative ou attendre les effets du plan de relance économique du gouvernement. Avis de Truong Thai Son, directeur général adjoint de la compagnie immobilière Hoàng Quân.

Deux tendances coexistent actuellement chez les professionnels de l'immobilier, trouver de nouveaux capitaux ou attendre la reprise du marché. Qu'en pensez-vous ?

Je pense qu'il s'agit d'une nouvelle opportunité offerte aux gens d'acquérir un logement et que les entreprises immobilières doivent se lancer sans tarder dans des projets de construction de logements à prix raisonnable. Les entreprises sont également en mesure de changer leurs orientations car elles peuvent profiter de la bonification d'intérêts proposée par le gouvernement et des prix en baisse des matériaux de construction afin d'investir dans de tels logements. D'autant que la clientèle pour ce type de produit est plus importante actuellement. Les sociétés immobilières peuvent répondre à l'appel du gouvernement à participer aux projets de logements sociaux pour les personnes à faible revenu.

Selon les experts, la relance de l'immobilier interviendra en fin d'année, après que le plan du gouvernement aura produit ses effets… Qu'en pensez-vous ?

À mon avis, le secteur doit savoir survivre en pratiquant des prix plus raisonnables, voire les baisser nettement. Cela doit aller de pair avec la diversification des gammes de produits tout comme l'application de nouvelles technologies pour la construction de logements de qualité élevée mais dans une gamme de prix intermédiaire. Ce qui permettra également de rétablir la confiance des investisseurs envers le marché et, partant de là, augmenter les investissements dans ce domaine.

Un certain nombre d'entreprises envisagent de mobiliser des capitaux par émission d'obligations. Est-ce opportun alors même que les transactions immobilières stagnent nettement ?

Je pense que généralement, le taux d'intérêt obligataire dans l'immobilier s'attache étroitement au droit d'acheter les logements construits en vertu des projets. Le taux d'intérêt de ces obligations est une partie du gain. L'important, c'est que le profit retiré du projet immobilier soit beaucoup plus élevé que celui de ces bons. Les investisseurs s'y intéressent en premier lieu. Il est nécessaire de faire en sorte que les investisseurs aient confiance en l'avenir et que ces projets répondent aux besoins réels en logement. À présent, la confiance des clients en ce marché demeure faible. Ainsi, il est nécessaire de garantir les mobilisations de capitaux et de contrôler strictement leur emploi. Pour être opportuns et rentables, les projets doivent de toute façon correspondre aux besoins de la majorité de la clientèle. Dans ces limites, l'émission d'obligations demeure un moyen important pour mobiliser des capitaux.

Actuellement, le marché immobilier, notamment à Hô Chi Minh-Ville, connaît une évolution positive, dont témoignent le lancement de plusieurs projets et une recrudescence des transactions. D'après vous, la reprise est pour bientôt ?

Oui, il y a eu de bons signes enregistrés ces derniers temps. Mais il est encore trop tôt pour se réjouir car il s'agit seulement de prémices. Afin de stimuler la consommation sur ce marché, les investisseurs doivent travailler avec les distributeurs pour trouver le meilleur moyen de commercialiser leurs produits. Et sur ce plan, les entreprises intermédiaires doivent être plus dynamiques...

Dang Hông Anh, président du conseil d'administration de la Compagnie par actions immobilières Saigon Thuong Tin

Notre établissement est parvenu à mobiliser des capitaux par l'émission d'obligations pour le projet d'appartements à louer de Phu My dans le 7e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. À mon avis, alors que les crédits bancaires sont restreints, outre la faisabilité du projet, l'important est que l'entreprise immobilière, en tant qu'investisseur, rehausse son prestige. Il s'agit d'un facteur particulièrement important.

Lê Chi Hiêu, directeur général de la Compagnie par actions de développement de logements de Thu Duc

Je pense que dans la conjoncture actuelle, les entreprises immobilières tendent à injecter leurs capitaux dans la construction d'habitations réservées aux personnes à revenu moyen et élevé. Il faut également, avec le soutien de l'État, développer les projets de logements sociaux pour personnes à faible revenu, ce qui créera une offre forte et soutiendra les secteurs du bâtiment et des matériaux de construction. À mon avis, le marché immobilier reprendrait vers juin prochain, d'abord pour les produits de qualité moyenne. Il y aurait aussi un afflux d'investisseurs dans cette catégorie de logements et une nouvelle tendance de coopération entre les entreprises vers le 3e trimestre de l'année. Les transactions immobilières reprendraient alors.

Lê Hà/CVN

(24/04/2009)

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