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Pollution à New Delhi. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après un repli historique de 5,8% en 2020 lié à la pandémie et ses mesures de confinement, les émissions liées à l'énergie (soit environ les trois quarts du total mondial tous secteurs confondus) devraient connaître cette année un rebond de 4,8% (+1,5 milliard de tonnes, à 33 milliards de tonnes).
Ce serait la 2e plus forte hausse annuelle jamais enregistrée pour ces émissions à l'origine du réchauffement planétaire, après le rebond post-crise financière en 2010.
En effet toutes les énergies fossiles devraient voir leur demande augmenter "significativement" en 2021, et notablement le charbon, le plus émetteur de tous, dans les pays émergents.
La demande de charbon devrait croître de 4,5%, dépassant son niveau de 2019 pour approcher ses sommets de 2014. Sa croissance, tirée par le secteur électrique, devrait être de 60% supérieure à celle des renouvelables (qui pourtant se développent aussi).
La demande de gaz devrait également dépasser son niveau de 2019. Celle de pétrole repart fortement, mais ne devrait pas retrouver son sommet de 2019 du fait des incertitudes pesant sur le secteur aérien.
Du côté des renouvelables, la production électrique devrait croître de 8%, pour fournir quelque 30% de l'électricité mondiale (contre moins de 27% en 2019).
Solaire et éolien en particulier devraient connaître une croissance annuelle record : la production électrique d'origine éolienne devrait croître de 17% par rapport à 2020, celle d'origine photovoltaïque de près de 18%. La Chine représente environ la moitié de ces progrès.
Mais in fine, les émissions globales liées à l'énergie en 2021 finiraient tout juste à 1,2% sous le niveau de 2019 (à 400 milliards de tonnes de moins).
"Voilà un sombre avertissement, qui montre que la reprise économique après la crise du COVID est à ce jour tout sauf soutenable pour notre climat", souligne le directeur de l'AIE, Fatih Birol, dans un communiqué.
"À moins que les gouvernements n'agissent rapidement pour commencer à réduire les émissions, il est probable que nous affrontions une situation pire encore en 2022", prévient l'économiste, pour qui "le sommet sur le climat organisé par le président américain Joe Biden cette semaine est un moment critique pour s'engager à des actions claires et immédiates avant la COP26 de Glasgow".