De Moscou à New York, la livraison de courses en 15 min s'envole depuis la pandémie

Du lait, des œufs, du papier toilette. En plein centre de Moscou, des employés remplissent des cabas à toute vitesse. Même scène à New York. Avec la pandémie, la livraison par coursier de provisions en 15 minutes fait un tabac.

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Dans les locaux d'une entreprise de livraison de produits d'épicerie à domicile, le 31 mars 2021 dans le quartier de Brooklyn à New York.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Quand on rentre du travail et qu'on se demande quoi manger, on peut soit se faire livrer un plat préparé, soit commander des produits et cuisiner soi-même", dit enthousiaste Iouri Nekrassov, avocat de 32 ans.
Sa famille ne se rend désormais physiquement au supermarché qu'une fois par semaine, voire une semaine sur deux, Lavka livrant aussi bien boissons, conserves que produits frais.
Mary Levocz, 34 ans, enseignante d'anglais à Moscou, s'en sert pour des courses d'appoint et des bidons d'eau, celle du robinet n'étant pas potable, qu'elle peine à monter au quatrième sans ascenseur.
"J'ai commencé à m'en servir au début de l'hiver, il neigeait et je ne voulais pas toujours sortir dans le froid". Depuis, elle commande plusieurs fois par semaine.
Les clients types sont plutôt jeunes, connectés, aisés et veulent faire des achats ciblés. Si les prix sont en moyenne plus élevés que dans supermarché grand public, certains produits de base sont proches du discount.
"Pourquoi pas à New York ?"
Au quatrième trimestre 2020, le service a rapporté plus de quatre milliards de roubles de chiffre (44 millions d'euros), soit 18% de l'ensemble des activités de taxi et de livraison de repas de Yandex. Aujourd'hui, plusieurs grandes villes russes sont desservies, ainsi que Tel-Aviv. Le lancement à Paris est prévu au deuxième trimestre de l'année, avant Londres.

Préparation d'une livraison dans une épicerie du quartier de Brooklyn, à New York, le 31 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans un entrepôt à Moscou, Koutmane Kanatbek Ououlou arrive muni d'un sac à dos jaune et noir et est aussitôt chargé de livrer deux commandes cote à cote.

"On peut gagner entre trois et cinq mille roubles par jour (33-55 euros au taux actuel)" avec un statut auto-entrepreneur, affirme ce Kirghiz de 18 ans.

De l'autre côté de la planète, dans le quartier de Park Slope à Brooklyn, New York, même scène dans les locaux de la start-up Fridge No More ("Fini le frigo").

Un livreur au sac à dos bleu et blanc part livrer un client deux rues plus loin, avant de revenir en quelques minutes. Ici, les fondateurs ont voulu que tous les travailleurs de la start-up soient salariés.

Pour les deux fondateurs, russes également, l'aventure a commencé en 2019, alors qu'Anton Gladkoborodov, 40 ans, était à New York et Pavel Danilov, 38 ans, à Moscou.
"On savait que le service était apprécié à Moscou - pourquoi pas à New York ?", souligne M. Danilov.
Eux aussi, la pandémie leur a donné des ailes. La start-up a levé plus de 15 millions de dollars ce printemps et prévoit d'ouvrir plusieurs dizaines de sites dans les douze prochains mois à New York.
Selon la société d'analyse PitchBook, plus de 14 milliards d'USD ont été investis dans la livraison de courses dans le monde depuis début 2020, dont la majeure partie en 2021.
Avec le COVID-19, "la demande a explosé pour la livraison de courses", constate Olivier Salomon, du cabinet de conseil AlixPartners.
"Mais on ne sait pas encore très bien ce qui va rester des innovations qui ont émergé au cours des derniers 18 mois. Qu'est-ce qui va primer, la rapidité de livraison ou la largeur de l'offre ? Il est difficile de faire les deux", dit-il.

AFP/VNA/CVN

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