>>COVID-19 : fermeture de frontières en Allemagne
Des écoliers portent un masque de protection en classe dans une école primaire de Dortmund, le 22 février en Allemagne |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les enfants ont repris lundi matin 22 février le chemin de la garderie ou de l'école dans 10 des 16 États régionaux. Ils l'avaient déjà repris la semaine dernière dans deux autres Länder, la Basse-Saxe et la Saxe.
"Il est bon que de nombreuses écoles en Allemagne reprennent progressivement l'enseignement en face à face", a estimé la ministre de l'Éducation, Anja Karliczek, auprès de l'agence DPA. "Les enfants, surtout les plus jeunes, ont besoin les uns des autres".
La chancelière Angela Merkel a elle-même admis lundi 22 février que le désir d'assouplissement des restrictions était élevé en Allemagne, ce qu'elle a dit comprendre, selon des propos tenus lundi matin 22 février dans le huis clos d'une réunion des dirigeants de son Parti chrétien-démocrate (CDU) et rapportés par un participant à l'AFP.
Les cours, interrompus en présentiel depuis la mi-décembre, reprennent toutefois dans des conditions sanitaires drastiques, avec des classes alternant en demi-groupes ou des effectifs fixes qui ne pourront croiser les autres élèves.
Le gouvernement veut en outre accélérer la vaccination des enseignants et éducateurs, a indiqué le ministre régional de la Santé de Bavière, Klaus Holetschek, à l'issue de concertations avec les autres Länder et le ministre fédéral de la Santé, Jens Spahn.
Le million d'éducateurs et enseignants va ainsi passer au rang de "priorité élevée" pour être vaccinés, malgré les réserves de la Commission allemande de la vaccination (STIKO), qui veut privilégier les patients les plus vulnérables.
Des tests gratuits et des auto-tests à un euro sont aussi attendus dès le 1er mars, une promesse du ministre de la Santé, Jens Spahn, que l'opposition mais aussi les associations des médecins ou de pharmaciens jugent difficile à tenir.
"Fausses promesses"
Malgré des restrictions drastiques régulièrement prolongées depuis deux mois, l'Allemagne a toutes les peines, du fait notamment de la diffusion du variant britannique, à endiguer la pandémie, qui a fait près de 68.000 morts.
Exercice d'écriture pour un élève dans une école primaire de Dortmund, le 22 février en Allemagne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le taux d'incidence sur sept jours s'élevait ainsi lundi 22 février à 61 (contre 60,2 dimanche 21 février), loin du plafond de 35 en deçà duquel des assouplissements peuvent être introduits.
"Le verrouillage est suffisamment fort contre le virus originel. Mais les nouveaux variants continuent de se développer", s'inquiète Karl Lauterbach, expert des questions de santé au sein du Parti social-démocrate. Pour lui, l'Allemagne est "au début d'une troisième vague" de contamination.
"La mutation vient malheureusement détruire en ce moment notre bonne évolution", a renchéri lundi matin 22 février le bras droit d'Angela Merkel à la chancellerie, Helge Braun.
Le ministre de la Santé a dans ce contexte douché les espoirs de ceux qui espéraient des assouplissements, y compris avec un taux d'incidence supérieur à 35. Gouvernement et présidents de région se retrouveront le 3 mars pour en débattre.
"Tout le monde veut un plan de trois et six mois, mais ce n'est pas possible pour l'instant. Je pense qu'il ne faut pas faire de fausses promesses", a prévenu M. Spahn sur la télévision publique ARD, évoquant même un abaissement à 10 du plafond d'incidence permettant d'assouplir les restrictions.
La chancelière Merkel a toutefois promis que des scénarios d'assouplissement allaient être élaborés par un groupe de travail gouvernemental à parti de mardi 23 février dans les domaines des contacts personnels, des écoles et garderies, ainsi que pour les lieux culturels, sportifs et la restauration.
AFP/VNA/CVN