Les États-Unis restent un grand marché du Vietnam

Les États-Unis sont en train de devenir le plus grand importateur du Vietnam, représentant environ 20% des exportations nationales. De larges opportunités s'ouvrent aux activités d'échanges commerciaux bilatérales dans le contexte où les deux pays s'orientent vers l'établissement d'un partenariat stratégique.

Actuellement, les États-Unis sont un marché d'exportation de première importance pour le Vietnam, le pays étant devenu le 27e plus gros fournisseur de marchandises pour les États-Unis.

Le groupe de produits industriels joue un rôle prépondérant. Sur les sept premiers mois de l'année, les exportations d'articles de prêt-à-porter, de chaussures et de meubles en bois ont rapporté au pays 5,6 milliards de dollars parmi les 9,3 milliards que génèrent les exportations totales aux États-Unis.

Les produits agricoles et aquatiques constituent aussi des produits phares. Les chiffres du Département général des douanes montrent qu'au cours des sept premiers mois de l'année, les exportations de produits aquatiques vers ce pays ont atteint 597 millions de dollars. Le café a quant à lui rapporté 228 millions, la noix de cajou 216 millions de dollars, le poivre 88 millions, le caoutchouc 67 millions, les fruits et légumes 15 millions, le riz 4,5 millions, le thé 2,3 millions...

"Les Américains sont de grands consommateurs de produits aquatiques vietnamiens, notamment de poissons +tra+ (pangasius). Bon nombre d'entreprises de transformation de produits aquatiques vivent de ce marché", constate Nguyên Hông Hà, directeur adjoint chargé du commerce d'une entreprise de transformation de produits aquatiques ayant une usine implantée dans la province d'An Giang (delta du Mékong).

Opportunités et défis

Si en 2001, les exportations vietnamiennes vers ce pays n'atteignaient que 1,4 milliard de dollars, en 2010, ce chiffre a été porté à près de 15 milliards, soit 20% des exportations nationales. En 2010, les États-Unis demeuraient le plus gros importateur mondial. C'est un marché de consommation colossal avec un grand besoin d'articles de consommation courante.

D'après Trân Tuân Anh, vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, l'accord de partenariat trans-pacifique (TPP) - avec la participation de neuf pays, dont le Vietnam et les États-Unis - sera, une fois signé, un stimulateur pour les exportations vietnamiennes aux États-Unis. Mais pour le moment, nous en sommes encore à la phase des négociations.

Néanmoins, lors d'un récent colloque intitulé "La clé du succès sur le marché américain", co-organisé à Hanoi par le ministre de l'Industrie et du Commerce (MIC) et l'École de formation de management d'entreprises (CBAM), les spécialistes ont jugé que le chiffre d'affaires à l'exportation était impressionnant pour le Vietnam, mais restait néanmoins modique lorsqu'on le compère au total du montant des importations des États-Unis. Concrètement, les importations des articles textiles du Vietnam représentaient à peine 8% des importations totales de cette catégorie de produits des États-Unis en 2010. Pour les chaussures, le "made in Vietnam" n'était que de 7,8% et les produits aquatiques, de 5%. Ainsi, sur cette même année, "les importations des produits vietnamiens des États-Unis ne constituaient qu'environ 1% de ses 1.900 milliards de dollars d'importations totales. Ce qui est finalement insignifiant !", estime Nguyên Duy Khiên, responsable du service chargé du marché américain du MIC.

Selon les estimations des experts, le "made in Vietnam" n'est pas encore connu, même pour la vaste communauté des 1,3 million de Vietnamiens résidant dans ce pays. Les denrées alimentaires d'origines vietnamiennes se vendent peu dans les supermarchés fréquentés par les Vietnamiens et les Asiatiques en général par rapport aux produits chinois, thaïlandais ou encore sud-coréens. Les fruits vietnamiens sont délicieux et se vendent à des prix bon marché. Mais seuls les fruits du dragon et les ramboutans trouvent leur voie vers cette grande nation.

Si les entreprises vietnamiennes définissent et appliquent des stratégies afin de conquérir la communauté vietnamienne et asiatique aux États-Unis, le pays sera alors un important débouché pour les denrées alimentaires du Vietnam.

Quelles stratégies adopter ?

Les experts ont néanmoins fait remarquer aux entreprises exportatrices qu'elles devaient faire en sorte de renforcer les exportations vers ce marché où les importations s'accroissent de jour en jour. "La question de se pencher davantage sur le marché américain dépend de nos entreprises. Mais les opportunités ne manquent pas", a souligné Nguyên Duy Khiên.

Expliquant les difficultés rencontrées par les entreprises vietnamiennes dans l'accès à ce marché, ce spécialiste du MIC a analysé que l'actuelle faiblesse des entreprises vietnamiennes demeurait dans leur incapacité à répondre à des commandes de grande valeur, donc de grand volume. "C'est un vrai problème pour les entreprises exportatrices".

Parallèlement, les experts ont souligné la nécessité pour les entreprises d'investir davantage dans les activités de transformation en vue d'élever la valeur des produits exportés.

Fort des expériences sur ce marché américain, Nguyên Duy Khiên conseille aux entreprises de participer régulièrement aux foires et expositions dans la région pour rencontrer directement les importateurs. "Le contact direct avec les importateurs américains ouvrira plus d'opportunités pour les entreprises exportatrices vietnamiennes", a-t-il insisté. En outre, les entreprises doivent absolument créer leur propre site web, qui est en effet un outil permettant de contacter directement les clients et lesquels peuvent, en retour, avoir facilement un aperçu sur les produits qu'elles proposent et accéder à toutes sortes informations.

Au cours des sept premiers mois 2011, le Vietnam a importé des États-Unis pour 2,5 milliards de dollars de produits : 18 millions de dollars de fruits et légumes ; 9,6 millions de dollars de produits aquatiques ; 1,4 million de dollars de maïs et notamment 64 millions de dollars de blé ; 82 millions de dollars de meubles en bois ; et 400 millions de dollars de coton.

Linh Thao/CVN

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