"Parmi l'anglais, le sud-coréen et le vietnamien que nous connaissons, le vietnamien est la langue la plus difficile à apprendre mais c'est aussi celle que nous aimons le plus", partagent deux sœurs sud-coréennes Yoon Sun Min et Yoon Su Min.
Elles se sont efforcées de passer le concours d'entrée au collège d'excellence Trân Dai Nghia de Hô Chi Minh-Ville, en vue d'apprendre le vietnamien ainsi que la culture vietnamienne, tandis que plusieurs familles du Vietnam ont tendance à envoyer leurs enfants dans les écoles internationales dans ce pays.
"À l'âge de 15 mois, j'ai accompagné mes parents au Vietnam. Malgré ma nationalité sud-coréenne, je me considère comme Vietnamienne", confie la grande sœur nommée Yoon Sun Min, collégienne de la classe 8A7 réservée aux élèves ayant des facilités pour l'anglais, ajoutant qu'"on ne peut prétendre être Vietnamien si l'on ne connaît pas le vietnamien".
Au début, ses parents l'ont envoyée à l'école primaire privée internationale de Hô Chi Minh-Ville mais à la fin du CM1 (cours moyen 1re année), Sun Min leur a demandé de la faire étudier à l'école primaire Hoà Binh dans le 1er arrondissement de la mégapole du Sud afin d'apprendre le vietnamien.
Sa petite sœur, Yoon Su Min, élève de la classe 6A9 du collège, parle encore mieux vietnamien que sa grande sœur, étant donné qu'elle étudie à l'école Hoà Binh depuis le CP (cours préparatoire).
"J'aime bien le redoublement et les jeux de mots, les proverbes et les expressions de la langue vietnamienne. Mes copains m'appellent Sumo au lieu de Su Min. Cela fait plaisir ! Je conjuguerai tous mes efforts afin d'entrer en classe de huitième (la 4e en France), celle pour les élèves doués pour la littérature", partage Su Min. Et de souligner que "les écoles du Vietnam me permettent de mieux apprendre le vietnamien. J'ai pris confiance lorsqu'il s'agit de tenir une conversation avec les gens".
Cette particularité a étonné la famille et les enseignants de Su Min, qui avait gagné dix points en littérature et en mathématiques lors du concours de fin d'études primaires.
Lors du concours d'entrée au collège d'excellence Trân Dai Nghia, Su Min a obtenu de bons résultats avec un total de 31,75 points (mathématiques 7,5 ; littérature 6,25 ; anglais 18).
Sun Min et Su Min aiment non seulement le vietnamien mais aussi les plats de ce pays. "J'aime bien le liseron d'eau sauté à l'ail, le potage aigre et notamment le pho, spécialité vietnamienne, avec son odeur si singulière. Ils sont moins épicés que ceux que l'on peut trouver en République de Corée", se réjouit Sun Min. Su Min penche pour sa part davantage pour le vermicelle au bœuf sauté et aux fleurs de bananier.
Leurs parents sont enseignants au département sud-coréen de l'Université des sciences sociales et humaines (Université nationale de Hô Chi Minh-Ville). "Mon père enseigne l'histoire et la culture sud-coréenne, et ma mère, la langue sud-coréenne. Nous ne parlons que sud-coréen à la maison. En dehors ou à l'école, nous utilisons le vietnamien".
"Nous voulons achever l'apprentissage au collège du Vietnam et poursuivre nos études au niveau supérieur en République de Corée", affirme Sun Min.
"Mon rêve est de devenir diplomate. Outre l'anglais, je ferai des efforts pour apprendre la culture, surtout celle du Vietnam et de la République de Corée, mes deux pays natals", confie Sun Min, tandis que sa petite sœur Su Min souhaite devenir un éminent médecin afin de venir en aide à ses prochains.
AVI/CVN