Ce dernier a mis en œuvre depuis 2005 le projet d'amélioration de l'efficacité de l'utilisation énergétique dans les petites et moyennes entreprises (PME) au Vietnam (PECSME), financé par le Fonds global de l'environnement. Trân Quôc Thang, ancien vice-ministre des Sciences et des Technologies, chef de la direction du projet, a eu récemment un entretien avec le journal Tin tuc (Nouvelles) sur l'utilisation de l'énergie au Vietnam.
* Ces derniers temps, nous avons beaucoup investi dans le développement des énergies éolienne et nucléaire et mis en oeuvre beaucoup de programmes de soutien et de coopération internationale dans le secteur énergétique. L'objectif est d'avoir, dans l'avenir, suffisamment de ressources énergétiques au service du développement national. Qu'en pensez-vous ?
L'actuel problème énergétique est mondial. Nous parlons beaucoup du problème de la sécurité énergétique. Cependant, parallèlement à la garantie de l'approvisionnement énergétique pour le développement socioéconomique du pays, nous devons également penser au développement durable et à l'environnement. C'est une nécessité lorsque les sources d'énergie traditionnelles comme l'électricité thermique et hydraulique ont tendance à s'épuiser. Actuellement, le monde fait face à deux tendances.
L'une, c'est de trouver des énergies renouvelables, des énergies alternatives comme l'éolien, le solaire, etc. L'autre, c'est l'utilisation de manière économique et efficace les sources existantes. Cette deuxième orientation exige des entreprises de l'innovation et l'amélioration de leurs technologies afin de consommer moins d'énergie tout en assurant une productivité élevée et la qualité des produits. Ces derniers temps, avec les aides du ministère des Sciences et des Technologies, du Programme des Nations unies pour le développement et du Fonds mondial pour l'environnement, le projet PECSME a été mis en œuvre. Après cinq ans d'activité, ce projet a créé un environnement favorable pour aider les PME à innover leurs technologies, à appliquer les expériences de gestion avancées pour l'utilisation économique et efficace de l'énergie.
* D'après vous, chez nous, comment traiter les technologies anciennes et obsolètes qui sont gourmandes en énergie ?
Nous devons faire de grands efforts. Les technologies actuellement appliquées pour produire dans notre pays ne sont pas les plus avancées. Elles sont importées de l'étranger et sont souvent des technologies d'ancienne génération. En particulier, dans les secteurs industriels comme céramique, textile, teinture, fabrication de briques, transformation alimentaire, les technologies utilisées sont assez obsolètes, consomment beaucoup d'énergie et polluent l'environnement. Ces derniers temps, le projet PECSME a concentré son assistance vers ces secteurs pour y aider les entreprises à changer ou à renouveler leurs technologies. C'est un objectif important du projet.
* L'octroi des étiquettes "verte" ou "économies d'énergie" aux entreprises a pour but de les valoriser pour avoir utilisé des technologies respectueuses de l'environnement et permettant d'économiser l'énergie. Mais, cette politique ne semble pas efficace. Quel est votre avis ?
L'octroi des étiquettes "verte" ou "économies d'énergie" aux entreprises est une nouveauté. C'est aussi un contenu important de la Loi sur l'utilisation économique et efficace de l'énergie qui vient d'être promulguée par l'Assemblée nationale. Bien sûr, lors de la mise en œuvre, nous avons besoin d'un processus pour tirer les expériences. L'octroi de ces étiquettes a besoin de la participation des organismes chargés de l'étalonnage, de l'examen et du contrôle des produits pour garantir que les produits bénéficiaires de ces étiquettes satisfont vraiment aux critères demandés. Par conséquent, dans l'avenir, nous devrons renforcer les examens des produits étiquetés et élever les compétences des organismes chargés de l'étiquetage ou de la certification des produits.
* Récemment, l'Allemagne a annoncé qu'elle allait abandonner l'énergie nucléaire par souci des risques encourus. Est-ce que le Vietnam envisage toujours de construire des centrales nucléaires ?
La sûreté des centrales nucléaires est actuellement une question très chaude notamment après l'incident survenu à la centrale nucléaire Fukushima 1 du Japon, à la suite du séisme et du tsunami survenus le 11 mars 2011. Lors du récent Sommet sur la sûreté nucléaire à Vienne (Autriche), la majorité des pays ont mis l'accent sur la question de la sécurité des centrales nucléaires. Mais, chaque nation ou chaque pays poursuit une différente orientation de développement. La décision de continuer ou non le développement des centrales nucléaires dans l'avenir dépend des politiques énergétiques de chaque pays et des exigences de la production dans chaque pays. Le développement de l'électricité nucléaire est toujours une tendance et une détermination du Parti et de l'État vietnamiens. Si nous ne les trouvons pas sûres, nous n'allons certainement pas construire des centrales nucléaires. Développer l'électricité nucléaire tout en garantissant la durabilité et la sûreté, c'est le point de vue du Vietnam dans le développement de l'énergie.
Linh Thao/CVN