Resserrer les liens avec les étudiants vietnamiens à l'étranger

De plus en plus de jeunes vietnamiens partent suivre un cursus à l'étranger. Le Département de formation à l'étranger, dépendant du ministère de l'Éducation et de la Formation, cherche à resserrer les liens avec eux. Son chef Nguyên Xuân Vang (photo ci-contre) a accordé au magazine Tuôi tre cuôi tuân (Jeunesse week-end) une interview sur ce sujet.

Selon les statistiques du ministère de l'Éducation et de la Formation (MEF), le Vietnam dénombre plus de 100.000 élèves et étudiants faisant des études à l'étranger. Environ 90% d'entre eux financent eux-mêmes leurs études. Seulement 10% bénéficient de bourses de l'État et des localités, des gouvernements étrangers ou d'organisations non gouvernementales... Actuellement, le MEF gère uniquement les étudiants auxquels il a octroyé une bourse, soit environ 5.000 personnes.

Les boursiers choisissent les domaines techniques, technologiques et le management. Tandis que la plupart de ceux qui partent par les propres moyens optent plutôt pour l'économie et les finances.

Alors, sur quelles données le ministère se base-t-il pour affirmer qu'il y a plus de 100.000 étudiants vietnamiens à l'étranger?

Nous connaissons ce chiffre sur la base des statistiques des ambassades étrangères au Vietnam, qui octroient les visas, de l'Office de gestion des Vietnamiens faisant leurs études à l'étranger, ou des organismes de représentation diplomatique du Vietnam à l'étranger.

Notre ministère dispose d'un site web où les candidats doivent s'inscrire pour décrocher une bourse. Ensuite, une fois à l'étranger, les boursiers doivent envoyer chaque semestre leurs résultats d'étude et leurs besoins en termes de frais d'étude et de subsistance, toujours via cette page web. De plus, ils peuvent envoyer des questions ou échanger des informations en ligne avec les cadres du Département de formation à l'étranger.

Cependant, cette méthode de gestion ne peut pas être appliquée avec ceux qui partent par leurs propres moyens ou avec d'autres sources financières. Les provinces et villes, les organisations étrangères qui leur octroient une bourse ne sont pas tenues d'échanger des informations avec le ministère. C'est la raison pour laquelle les informations concernant ces étudiants sont très parcellaires.

Que faudrait-il faire pour surmonter cette difficulté ?

Il faut de nouvelles politiques, de nouveaux mécanismes. Actuellement, nous élaborons un mécanisme en la matière et devrions le soumettre au gouvernement en fin d'année. Ce document aborde la responsabilité des services concernés et les devoirs des étudiants.

Si plus d'informations convergent vers nos services, nous pourrons à notre tour en faire profiter l'ensemble des étudiants à l'étranger et élaborer des politiques bien adaptées à leurs besoins.

Ces informations permettront en outre aux services de gestion de les faire plus facilement revenir au pays pour travailler une fois leur cursus à l'étranger achevé.

Justement, quel est votre avis sur ce que l'on appelle "la fuite des cerveaux” ?

Actuellement, nous avons peu d'informations concernant le taux d'étudiants qui restent ou qui retournent au pays après leur formation à l'étranger. D'après moi, beaucoup d'entre eux, s'ils en ont l'opportunité, choisissent de rester à l'étranger. Faire revenir cette main-d'œuvre très qualifiée, que ce soit pour travailler dans le privé ou le public, est absolument nécessaire. Ce qui nécessite des politiques adaptées.

Sur le site web du Département de formation à l'étranger, les emails de tous les cadres sont accessibles. Depuis deux ans, en collaboration avec l'Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh et certains offices de représentation diplomatique du Vietnam à l'étranger, nous orga- nisons annuellement des échanges en ligne avec ces étudiants.

Je dirais pour finir que ce département est en train de chercher des bailleurs de fonds pour organiser dans un proche avenir un congrès destiné aux étudiants vietnamiens à l'étranger.

vLes étudiants vietnamiens sont présents dans 49 pays et territoires. L'Australie en compte le plus (25.000), suivis des États-Unis (13.000) et de la Chine (12.500).

Parmi les autres pays, citons Singapour (7.000), la Grande-Bretagne (6.000) et la France (plus de 5.500), la Russie (5.000) et le Japon (3.500), les Pays-Bas, la République tchèque, le Laos, la Suisse, la Slovaquie et Cuba (entre 100 et 700 chacun). Belarusse, Roumanie, Indonésie, Maroc, Libye, Mongolie, République populaire démocratique de la Corée... en comptent chacun de deux à huit.

Nam Phuong/CVN

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