Ces cartes, qui relèvent exclusivement l'activité chlorophyllienne des feuilles de vigne, sont devenues des indicateurs de précision dont certains grands crus bordelais ne veulent plus se passer tant leurs applications sont multiples et précieuses : gestion de la fertilisation au printemps, entretien des sols et taille pendant l'hiver, enfin récolte du raisin à l'automne.
Un drone survole le vignoble de Bernard Magrez, |
Un drone survole le vignoble de Bernard Magrez, le 9 septembre à Pessac. |
Depuis un an, au Château Malartic-Lagravière, en appellation Pessac-Léognan, les prises de vues par hélicoptère, "coûteuses et compliquées à mettre en œuvre", ont laissé place aux images satellite. "Cela nous permet de voir la vigueur de la vigne sur une évolution annuelle", se félicite le directeur de ce grand cru classé, Jean-Jacques Bonnie. "Lors des travaux d'entretien d'hiver, on peut ainsi jouer sur la taille ou trouver la cause en cas de faible vigueur", explique-t-il.
Mobilisés pour prendre ces clichés infrarouge, les satellites Spot-5 ou Formosat-2 ne peuvent toutefois opérer que lorsque le ciel est dégagé de nuages. Baptisé Oenoview, le système a été mis au point voici quatre ans par le groupe EADS Astrium et l'Institut coopératif du vin (ICV), qui vend des produits et services à la filière viticole et vinicole. EADS s'est inspiré de l'expérience d'un système similaire destiné aux céréales en service depuis 1996.
Moins contraignants et plus précis, les drones viennent à leur tour épauler les viticulteurs, fournissant également des clichés infrarouges qui, après traitement informatique, établissent une carte légendée de la vigueur de la vigne. Pour Henri Borreill, président fondateur de la société de drones Exametrics, qui tente de s'imposer sur ce marché naissant, le drone offre l'avantage sur le satellite de "différencier vigne et enherbement entre les rangées", évitant alors de "confondre le stress hydrique de la vigne avec celui de l'herbe".
AFP/VNA/CVN