>>Gaz à effet de serre : nouvelle concentration record en 2013
"La reconstitution d'ici à quelques décennies de la couche d'ozone protégeant la Terre est en bonne voie, grâce à l'action internationale concertée, engagée contre les substances appauvrissant l'ozone", indique ce rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue).
La reconstitution d'ici à quelques décennies de la couche d'ozone protégeant la Terre est en bonne voie. |
Mené par près de 300 scientifiques de 36 pays, ce travail souligne le rôle capital joué par le Protocole de Montréal qui aura permis d'empêcher "deux millions de cas de cancer de la peau chaque année d'ici à 2030".
Sans cet accord, "l'un des traités relatifs à l'environnement les plus efficaces au monde, (...) les niveaux atmosphériques de substances appauvrissant l'ozone auraient pu décupler d'ici à 2050", relève le document, qui confirme des estimations déjà annoncées par l'ONU en 2010.
Signé en 1987, le Protocole de Montréal a permis l'interdiction progressive des chlorofluorocarbones (CFC), ces substances qui appauvrissent la couche d'ozone, bouclier gazeux situé entre 20 et 50 km d'altitude et qui protège la Terre contre le rayonnement solaire ultraviolet.
Plus tard dans l'Antarctique
Selon l'étude, la couche d'ozone devrait avoir retrouvé son niveau des années 1980 -époque précédant tout appauvrissement significatif de la couche d'ozone- "avant le milieu du siècle aux latitudes moyennes et dans l'Arctique, et un peu plus tard dans l'Antarctique".
Au-dessus de l'Antarctique, le trou d'ozone continue de se former chaque année au printemps et il est prévu qu'il continue d'en être ainsi pendant la majeure partie de ce siècle, étant donné que des substances appauvrissant l'ozone perdurent dans l'atmosphère, même si leurs émissions ont cessé, souligne l'étude.
"L'action internationale en faveur de la couche d'ozone constitue une avancée majeure dans le domaine de l'environnement", se félicite Michel Jarraud, secrétaire général de l'OMM, pour qui ces résultats sont un encouragement "à faire montre du même niveau d'urgence et d'unité pour s'attaquer au défi encore plus grand du changement climatique".
Une réunion des chefs d'États, placée sous l'égide des Nations Unies, doit d'ailleurs se tenir le 23 septembre à New York afin de tenter de mobiliser les énergies en faveur du climat.
Les HFC dans le collimateur
Il souligne notamment le fait que la production de tétrachlorure de carbone, composant qui altère la couche d'ozone, continue de progresser bien que figurant dans la liste des produits bannis par le Protocole de Montréal.
Également pointé du doigt, le dioxyde d'azote (NO2) (précurseur du monoxyde d'azote (NO), gaz qui altère la couche d'ozone), mais qui lui n'est pas couvert par le traité.
Mais l'étude onusienne souligne surtout que les hydrofluorocarbones (HFC), ces substances utilisées depuis près trente ans pour remplacer celles qui appauvrissent l'ozone, sont de puissants gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.
Or, ces gaz "représentent actuellement environ 0,5 gigatonne d'émissions équivalent CO2 par an, lesquelles progressent actuellement à un rythme annuel d'environ 7%", précise l'étude.
Une évolution contre laquelle les scientifiques mettent en garde. Si elles ne sont pas maîtrisées, ces émissions "devraient contribuer très sensiblement aux changements climatiques dans les prochaines décennies", préviennent-ils.
Ils préconisent, afin de limiter ces risques, de remplacer la combinaison actuelle de HFC "à fort potentiel de réchauffement global (PRG) par des composés de remplacement à faible PRG ou des technologies de conception nouvelle".
Utilisés dans la réfrigération, la climatisation et pour des applications industrielles, les HFC font partie des six grands gaz à effet de serre (GES).
Ils restent bien moins longtemps dans l'atmosphère que le CO2, mais leur pouvoir de réchauffement global est très supérieur.
AFP/VNA/CVN