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Près de 40% des 25-34 ans sont désormais diplômés du supérieur, contre 25% chez les 55-64 ans. Dans de nombreux pays, l'écart est supérieur à 20 points, souligne l'Organisation de coopération et de développement économiques dans son rapport "Regards sur l'éducation 2014".
La crise économique mondiale de 2008 "n'a pas ralenti ce processus d'expansion" et dans les pays émergents, "les taux de scolarisation - qui étaient relativement faibles - augmentent à un rythme plus soutenu que dans les pays industrialisés", a relevé le secrétaire général, Angel Gurria, dans un communiqué.
Cependant, l'élévation du niveau d'éducation "s'est faite au détriment de certaines catégories", a souligné Eric Charbonnier, analyste à l'OCDE, lors d'une conférence de presse.
Une salle de classe à Bordeaux, lors de la rentrée, le 2 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En France, "c'est six fois plus difficile pour les enfants dont les parents n'ont pas le baccalauréat de poursuivre des études supérieures que pour ceux dont les parents ont un niveau d'études supérieures", a expliqué sa collègue, Corinne Heckmann.
Pour M. Gurria, même lorsque les enfants nés de parents peu instruits "ont accédé à l'éducation, leur milieu défavorisé s'est conjugué à l'éducation de qualité moindre qui leur était le plus souvent réservée, de sorte que leurs acquis scolaires ne les ont pas aidés à grimper dans l'échelle sociale".
C'est le diplôme qui, en période de crise économique, "protège contre cette crise" et est "un moteur de la croissance économique", a martelé M. Charbonnier, regrettant que la formation continue "reste peu développée en France" et est "insuffisamment ciblée" sur les catégories qui en ont le plus besoin : les chômeurs, les moins qualifiés et les plus âgés.
Défis à relever
La France "n'a pas que des faiblesses", il y a aussi des "fondations et des forces", a-t-il insisté, citant outre l'élévation du niveau de formation, la maternelle et l'accueil des enfants de moins de trois ans, ainsi que l'enseignement supérieur qui "attire les étudiants étrangers et pas seulement les francophones".
Mais il y a de "grands défis à relever" : la formation initiale et continue des enseignants, la réduction des inégalités sociales ou encore la lutte contre les échecs importants à l'université.
Cependant, l'accroissement du niveau de compétence de la population n'est pas toujours un rempart contre le chômage qui touche les diplômés du supérieur, "en particulier les jeunes". Et de nombreux gouvernements "s'inquiètent de la hausse du chômage parmi les individus plus instruits".
Dans les pays de l'OCDE, le taux de chômage des diplômés du supérieur s'établissait, en moyenne, à 5% en 2012 (3,3% en 2008), mais à 7,4% chez les 25-34 ans (4,6% en 2008). Par comparaison, le taux de chômage des personnes âgées de 25 à 34 ans dont le niveau de formation est inférieur au lycée a atteint 19,8 % en 2012, contre 13,6% en 2008. Ces chiffres confirment que ce sont les jeunes peu instruits que la crise économique "frappe le plus durement".
En matière de salaires, les écarts "continuent de se creuser" entre les adultes très instruits et ceux qui le sont moins. En outre, en valeur relative, les revenus du travail des adultes moyennement instruits se rapprochent de ceux des adultes peu instruits, ce qui confirme la thèse de l'"érosion de la classe moyenne".
Par ailleurs, un niveau peu élevé de formation et de compétences a également de "nombreuses retombées sociales", dont "la perception de l'état de santé, le bénévolat, la confiance interpersonnelle et l'efficacité politique", souligne l'OCDE, qui met en garde contre les risques d'une "détérioration de la cohésion sociale et du bien-être".
L'OCDE compte 34 pays membres, parmi les plus riches de la planète (États-Unis, Union européenne, Australie, Japon...).
AFP/VNA/CVN