Ebola : des milliers de nouveaux cas attendus au Liberia, selon l'OMS

L'épidémie d'Ebola, qui suscite déjà la crainte dans le monde entier, risque de continuer sa flambée : des milliers de nouveaux cas sont attendus au Liberia, le pays le plus touché, a averti lundi 8 septembre l'OMS.

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Un panneau d'affiche sur le virus Ebola dans une rue de Conakry, le 8 septembre en Guinée.
Photo : AFP/VNA/CVN


Alors que l'épidémie, la plus grave depuis l'apparition du virus en 1976, a déjà fait plus de 2.000 morts depuis le début de l'année au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, le pire pourrait être encore à venir.
"Plusieurs milliers de nouveaux cas d'Ebola sont attendus dans les trois prochaines semaines au Liberia", a affirmé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis Genève.
Le gouvernement libérien a toutefois annoncé lundi 8 septembre la levée de la mise en quarantaine de Dolo Town, à l'est de la capitale, Monrovia, et la réduction de deux heures du couvre-feu nocturne dans tout le pays.
L'OMS a dit s'attendre à une "croissance exponentielle" dans les pays où il y a une transmission intense du virus. La pénurie de lits disponibles pour les traitements du virus contribue à une propagation plus rapide de la contamination, a-t-elle souligné.
Selon le bilan de l'organisation en date du 5 septembre, près de 4.000 personnes ont déjà été infectées, dont 2.097 sont mortes dans les trois pays les plus touchés. Des décès ont été aussi recensés au Nigeria, la première puissance économique du continent, et une infection a été confirmée au Sénégal.
Signe de l'inquiétude internationale : deux jours après le déblocage par l'Union européenne de 140 millions d'euros, le président américain Barack Obama a annoncé que les États-Unis allaient mobiliser leurs moyens militaires pour aider à lutter contre une épidémie "hors de contrôle".
L'armée américaine va envoyer "rapidement" un hôpital de campagne de 25 lits au Liberia, destiné aux personnels de santé, a précisé lundi 8 septembre le Pentagone.
De son côté, la Grande-Bretagne a annoncé la construction d'un centre médical en Sierra Leone, équipé de 62 lits, près de la capitale Freetown. Un médecin de l'OMS a été contaminé dans ce pays, d'où il sera évacué prochainement, a annoncé l'organisation.
L'UA mobilisée

L'Union africaine (UA) a tenté lundi 8 septembre de s'impliquer à son tour : elle s'est réunie à Addis Abeba pour définir une stratégie africaine contre l'épidémie.
Il a été "décidé d'exhorter tous les pays membres à lever toutes les interdictions de voyage, afin que les gens puissent se déplacer entre pays et faire du commerce et afin de favoriser les activités économiques", a déclaré la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma.

Des représentants des pays de l'Union africaine participant à la réunion d'urgence sur l'épidémie du virus Ebola, le 8 septembre à Addis Abeba.
Photo : AFP/VNA/CVN


"Cela doit être fait d'urgence", a-t-elle souligné à l'issue de cette réunion d'une journée. "Si les interdictions de voyage (doivent) être levées, des mécanismes de surveillance adéquats (doivent) être mis en place, aux points de départ des citoyens et aux points d'entrée", a-t-elle ajouté.
Plusieurs pays limitrophes ont fermé leurs frontières avec les pays touchés, des États ont interdit l'entrée sur leur territoire aux voyageurs venant de ces pays et de nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec les zones où sévit l'épidémie. Mais ces mesures de précaution ne font qu'étrangler un peu plus ces pays déjà fragiles et compliquent beaucoup l'action humanitaire.
Onze groupes internationaux présents en Afrique de l'Ouest, parmi lesquels le géant de l'acier ArcelorMittal, ont d'ailleurs appelé lundi 8 septembre à lever "toute restriction aux voyages".
Jugeant qu'un "plus gros effort concerté à l'échelle mondiale est nécessaire", ils ont appelé à "la création immédiate de couloirs humanitaires et économiques vers les pays touchés", dans un communiqué.
Sur le volet financier, Mme Dlamini-Zuma a simplement indiqué que des pays avaient accepté de fournir des fonds ou du personnel, mais n'a évoqué aucun chiffre.
600 millions de dollars
L'ONU estime que 600 millions de dollars sont nécessaires immédiatement pour faire face à l'épidémie, que la communauté internationale est accusée d'avoir considérablement traîné à prendre au sérieux. Fin août, l'OMS a annoncé un plan de 100 millions de dollars.
Mustapha Kaloko, Commissaire de l'UA aux Affaires sociales, a annoncé la mise sur pied d'une mission africaine d'aide contre l'épidémie en Afrique de l'Ouest. Elle sera composée de "100 membres du personnel médical" qui effectueront des rotations d'un mois par groupes d'une vingtaine de personnes.
Ebola se transmet seulement par contact direct avec des fluides corporels de personnes infectées ou des objets, comme des aiguilles de seringues contaminées. Le virus provoque fièvre, vomissements, diarrhées et parfois hémorragies internes, et la moitié des malades en meurent. Aucun vaccin n'existe, mais l'OMS a décidé d'utiliser immédiatement des traitements expérimentaux et espère qu'un vaccin sera disponible en novembre, en priorité pour les personnels de santé.

AFP/VNA/CVN


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