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Des réfugiés syriens ayant fui les combats à Alep attendent à proximité de la ville d'Azaz, près de la frontière turque, le 6 février. |
La ville allemande accueille le 11 février le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) rassemblant 17 pays et trois organisations multilatérales qui ont adopté en novembre dernier à Vienne une feuille de route diplomatique sur le conflit. Ce texte, consacré par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU le 18 décembre, réclame notamment l'instauration d'un accès humanitaire aux villes syriennes assiégées et un cessez-le-feu.
En vue de cette réunion, Washington a une nouvelle fois réclamé le 9 février à la Russie, qui aide militairement le régime, qu'elle cesse ses raids principalement dans la province d'Alep.
"Nous allons à Munich avec le grand espoir d'un moment révélateur", a plaidé le secrétaire d'État américain John Kerry, partisan depuis des mois d'un rapprochement avec Moscou pour tenter de trouver une sortie de crise au conflit syrien qui a fait au moins 260.000 morts et des millions de réfugiés en cinq ans.
Avant l'ouverture de cette réunion, le coordinateur général de la coalition de l'opposition syrienne, Riyad Hijab rencontre le 10 février à Londres en début d'après-midi le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond. Au même moment à Moscou s'ouvrira un bureau de représentation des Kurdes syriens, qui demandent à être inclus dans les négociations, ce que refuse Ankara.
Et à la Haye, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte accueille son homologue turc Ahmet Davutoglu afin d'évoquer des solutions potentielles à la crise des migrants. Cette question est aussi à l'agenda d'une réunion des ministres de la Défense de l'Otan à Bruxelles le 10 février.
La rencontre doit notamment étudier la demande d'aide formulée par la Turquie et l'Allemagne pour faire face à la crise migratoire. Une possible implication de l'Otan dans le contrôle des côtes turques sera étudiée.
Dans la foulée de cette réunion, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter tentera le 11 février à Bruxelles de muscler la coalition contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a profité de la guerre entre régime et rebelles pour s'emparer de vastes pans de territoire.
Un réfugié syrien près de la frontière avec la Turquie, à Bab al-Salama en Syrie, le 6 février. |
Camps saturés
Le 9 février , l'ONU a également demandé à la Russie de cesser ses bombardements sur Alep et à la Turquie d'ouvrir sa frontière aux réfugiés qui fuient la ville.
L'ONU évalue à 31.000 le nombre de Syriens, dont 80% de femmes et d'enfants, ayant fui depuis le 1er février l'offensive du régime, qui, avec l'appui de l'aviation russe, du Hezbollah libanais et de miliciens, a repris plusieurs secteurs dans le nord de la province d'Alep et assiégé les rebelles dans les quartiers Est de la ville éponyme.
Les camps de déplacés à la frontière turque sont désormais pleins et "il n'y a plus suffisamment de places pour accueillir toutes les familles", selon Ahmad al-Mohammad, de Médecins sans frontières (MSF). Dans la ville d'Azaz, à 5 km de la frontière, des familles entières sont contraintes de dormir dans le froid à la belle étoile ou de se serrer à 20 dans des tentes conçues pour sept personnes, a-t-il ajouté.
La Turquie ouvre toutefois le poste-frontière d'Oncupinar, seul point de passage accessible entre le nord de la province d'Alep et la Turquie, pour des blessés, des malades et des convois d'aides. "La plupart des familles sont parties avec seulement les vêtements qu'elles portaient", selon M. Mohammad.
Alors qu'elle accueille déjà plus de 2,5 millions de réfugiés syriens, la Turquie redoute un nouvel afflux pouvant selon elle atteindre 600.000 personnes. Son objectif, dit-elle, est donc "pour l'instant de maintenir (...) cette vague de migrants au-delà de (ses) frontières et de leur fournir les services nécessaires".
Sur le front, les rebelles reculaient dans plusieurs régions, en particulier dans la province d'Alep. L'armée se trouve à seulement 20 km de la frontière turque et se rapproche de Tall Rifaat, un des trois derniers fiefs des rebelles qui décrochent de certaines positions pour minimiser leurs pertes.
La stratégie du régime "est de fermer la frontière turque pour priver les rebelles du soutien logistique", souligne Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie, alors qu'Ankara appuie les rebelles face au régime de Bachar al-Assad.