Ce procès, le premier du genre, s'était ouvert le 17 février à Phnom Penh et l'audience préliminaire, qui avait duré un jour et demi, n'avait porté que sur des questions de procédure.
Les débats sur le fond du dossier "commenceront le lundi 30 mars à 10h00 (03h00 GMT)", indique un ordre de la Cour, signé par le juge Nil Nonn, qui fixe également un calendrier et des jours d'audience pour les premiers mois du procès de "Douch".
Sous le régime des Khmers rouges (1975-1979), l'accusé, Kaing Guek Eav, 66 ans, plus connu sous le nom de "Douch", commandait la prison de Tuol Sleng (S-21) où plus de 15.000 personnes ont été torturées avant d'être tuées dans le cadre de vastes purges ordonnées par la dictature de Pol Pot.
"Douch" est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, tortures et meurtres avec préméditation.
Arrêté en 1999 par les autorités cambodgiennes, il est le premier ex-responsable Khmer rouge à avoir été transféré en 2007 vers le tribunal spécial de Phnom Penh à participation internationale. "Douch" risque la réclusion à perpétuité, la Cour ayant exclu la peine de mort.
Lors d'une audience d'appel contre sa détention, Ieng Thirith, surnommée la "première dame" de l'ancien régime des Khmers rouges, a déclaré hier qu'elle était trop faible pour s'exprimer devant le tribunal chargé de la juger, tandis que son époux Ieng Sary, lui aussi accusé, était de nouveau hospitalisé.
Ieng Thirith, 76 ans, ex-ministre de l'Action sociale des Khmers rouges poursuivie pour crimes contre l'humanité, a indiqué que ses avocats parleraient en son nom lors d'une audience d'appel contre sa détention. "Je suis trop faible", a-t-elle affirmé.
Cette ancienne responsable de la dictature de Pol Pot fait partie d'un groupe de 5 suspects appelés à être jugés pour les violences de masse ayant fait quelque 2 millions de victimes entre 1975 et 1979 au Cambodge.
Ieng Sary, 83 ans, époux de Ieng Thirith et ex-ministre des Affaires étrangères de l'équipe de Pol Pot, a une nouvelle fois été hospitalisé lundi soir après la découverte de sang dans son urine, a indiqué un porte-parole du tribunal, Reach Sambath.
Selon des documents lus au tribunal hier, les juges d'instruction ont estimé que Ieng Thirith devait être maintenue en détention pour préserver sa sécurité, ainsi que l'ordre public.
AFP/VNA/CVN