Les Cubains prêts pour une vague d'hommages à Fidel Castro

Passée la commotion de l'annonce du décès de Fidel Castro, les Cubains se préparaient dimanche 27 novembre à observer une semaine de deuil ponctuée de plusieurs cérémonies d'hommage et d'une procession de quatre jours pour honorer le père de la Révolution cubaine.

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Le 13 août 2016, à l'occasion de son 90e anniversaire, Fidel Castro est assis entre son frère Raul (gauche) et le président socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro (droite).
Photo : AFP/VNA/CVN

Point culminant de ces célébrations, les funérailles du "Comandante", personnage unique qui a forgé l'identité de l'île caribéenne et l'a fait entrer dans les livres d'histoire, se tiendront le dimanche 4 décembre à Santiago de Cuba, dans l'Est, berceau de la Révolution.

Auparavant, le transfert des cendres de Fidel Castro de La Havane à Santiago - distantes de quelque 900 km - lors d'une procession de mercredi 30 novembre à samedi 3 décembre devrait constituer un autre moment fort avec la probable mobilisation de millions de Cubains.

"C'est un grand leader, on aurait dû décréter 30 jours de deuil, vraiment", s'emportait le boucher Andy Lores dans le quartier populaire du Cerro, dans le sud de La Havane.

La journée de dimanche 27 novembre s'annonce plutôt calme sur l'île, aucune manifestation officielle n'étant prévue. La première cérémonie de recueillement a été programmée pour lundi 28 novembre sur l'emblématique Place de la révolution, épicentre de l'exécutif cubain, dont les accès sont barrés par la police depuis samedi 26 novembre.

Partout à Cuba, l'annonce de la mort du "Lider Maximo" à l'âge de 90 ans a été accompagnée par un épais silence, notamment à La Havane, d'ordinaire agitée par le tumulte de la musique omniprésente et des moteurs pétaradants de véhicules hors d'âge.

Deuil national oblige, rassemblements et spectacles ont été annulés. Les matches de baseball ont été suspendus et la vente d'alcool interdite, alors que la plupart des restaurants ont réduit leurs heures d'ouverture. Une présence policière était visible tout en demeurant discrète dans la capitale.

Les médias nationaux programmaient quant à eux reportages, documentaires et débats à la gloire du "camarade Fidel". La veille, le quotidien Granma avait marqué l'événement avec une édition dépourvue de sa traditionnelle encre rouge, comme ce fut le cas lors des décès du guérillero argentin Ernesto "Che" Guevara, proche de Fidel Castro, ou du président vénézuélien Hugo Chavez.

Des étudiants allument des bougies en hommage au père de la Révolution cubaine, à l'université de La Havane, le 26 novembre 2016.
Photo : AFP/VNA/CVN

La crémation tenue secrète

Parmi les 11,2 millions d'habitants de l'île, beaucoup ne dissimulaient pas leur peine face à la perte de ce géant du XXe siècle, qui a su tenir tête pendant près d'un demi-siècle à la superpuissance américaine. Et il n'était pas rare de croiser des regards rougis dans les rues de La Havane.

Car l'ex-président retiré du pouvoir depuis dix ans demeurait très respecté et admiré sur l'île.

Porteur de la nouvelle dans la nuit du 25 au 26 novembre, le président Raul Castro n'a pas révélé les causes du décès, mais a précisé que le corps de son frère aîné serait incinéré samedi matin 26 novembre. Mais depuis, aucune source officielle n'est venue confirmer la crémation.

"Le socialisme a survécu à la longue maladie de Fidel Castro et il continuera certainement après sa mort", juge Jorge Duany, directeur de l'Institut de recherche cubaine à l'université internationale de Floride.


AFP/VNA/CVN

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