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À l'occasion de la Journée mondiale contre la violence faite aux femmes, des mobilisations étaient également prévues dans d'autres pays d'Amérique latine : en Colombie, au Chili, au Guatemala, en Uruguay, au Mexique.
Le rassemblement a été lancé à l'appel du collectif "Ni Una Menos" ("Pas une de moins"). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Buenos Aires, elles étaient des dizaines de milliers à défiler entre le parlement et la Place de Mai, devant le palais présidentiel, à l'appel du collectif "Ni Una Menos" ("Pas une de moins").
Depuis le début de l'année, 200 femmes ont été tuées par leur époux, ex-mari, compagnon en Argentine, un pays qui se situe pourtant parmi les plus avancés d'Amérique latine.
Un sondage a révélé vendredi 25 novembre que 97% des femmes argentines ont déjà été victimes de harcèlement, que 79% ont subi des attouchements, notamment dans les transports publics, et que 69% ont été en situation de crainte d'être violée.
"Nous sommes en lien avec des centaines de collectifs féministes dans le monde, nous coordonnons des actions, nous allons unifier notre discours pour organiser une grève mondiale des femmes le 8 mars", a déclaré Marta Dillon, du collectif "Ni Una Menos".
Le président argentin Mauricio Macri devait recevoir vendredi 25 novembre des familles de victimes de crimes machistes.
En 2014, il avait déclaré lors d'un entretien que les femmes aimaient recevoir des compliments, mêmes vulgaires, et qu'il n'y avait pas de mal à leur dire "Quel joli cul".
L'appel du 8 mars a été lancé par des organismes féministes d'Allemagne, Russie, Israël, Corée du Sud, Italie, Mexique, Argentine.
En 2015 et en octobre 2016, "Ni Una Menos" a rassemblé sur le même thème plus de 200.000 personnes dans les rues de Buenos Aires, avec le slogan "Vivantes nous nous voulons".
La mobilisation, précise "Ni Una Menos", répond à "la violence sociale, légale, politique, morale, et verbale expérimentée par les femmes sous diverses latitudes". Et qu'on arrête de parler de "crimes passionnels", plaide l'historienne Dora Barrancos.
"Les femmes victimes de violences en Argentine font face à un problème systémique et généralisé : l'absence de mesures de protection des femmes et des filles face à la violence de genre", a déclaré cette semaine à Buenos Aires la Rapporteur spéciale de l'ONU sur la violence contre les femmes, Dubravka Simonovic.
En Uruguay voisin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées sur la principale avenue de Montevideo à l'appel du collectif "Mujeres de Negro" ("Les femmes en noir"). Dans un profond silence, vêtus de noir, les manifestants, dont des hommes, ont brandi des photos de victimes de violences machistes.
"Je suis là pour ma fille", a expliqué à l'AFP Ana, venue au rassemblement avec un portrait de Gabriela, assassinée l'an dernier à 38 ans par son compagnon.
Au cours des 12 derniers mois, 46 femmes ont été assassinées en Uruguay, dont trente ont succombé à des actes de violence conjugale, selon le ministère de l'Intérieur de ce pays d'Amérique du Sud qui compte 3,5 millions d'habitants.
AFP/VNA/CVN