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Les créances douteuses représenterait 6% de l’encours total
Nguyên Van Binh, gouverneur de la Banque d’État du Vietnam (BEV)
Auparavant, les organismes de crédit cherchaient à dissimuler leurs créances douteuses. Mais ces trois dernières années, la BEV a étroitement surveillé ce domaine et donné des mesures visant à les aider à résoudre les difficultés. Les organismes de crédits du Vietnam, sous la surveillance attentive de la BEV, participent activement au règlement des créances douteuses. En trois ans (2012-2014), 249.000 milliards de dôngs sur les 464.000 milliards de dôngs enregistrés en septembre 2012 ont été provisionnés. Au cours des sept premiers mois de l’année en cours, des organismes de crédit ont réglé plus de 40.800 milliards de créances douteuses. Avec le rythme actuel de provisionnement, le taux de créances douteuses sera d’environ 3% de l’encours total, selon les calculs des organismes de crédit. Mais la BEV pourrait estimer, elle, que ce taux serait de 6% vers la fin de l’année. Du simple au double donc...
Quant à la Compagnie de gestion des biens des organismes de crédit (VAMC), qui en est à sa première année de fonctionnement, nous demandons au gouvernement de passer le capital statuaire de cette société de 500 milliards de dôngs à 2.000 milliards pour renforcer sa capacité financière.
Créances douteuses, un vrai défi pour les banques
Nguyên Duc Kiên, vice-président de la Commission de l’économie de l’Assemblée nationale
La question des créances douteuses constitue un vrai défi pour le secteur bancaire. Car la résolution de cette question dépend de plusieurs secteurs et organismes, qu’il s’agisse du développement global de l’économie nationale ou encore du mécanisme de collaboration entre les services et organismes impliqués. Le règlement des créances douteuses exige du temps et un processus bien déterminé. Nous devons penser à l’efficience de cette activité plutôt que se focaliser uniquement sur le délai de provision.
La création de la VAMC est une bonne démarche
Sanjay Kalra, représentant en chef du Fonds monétaire international au Vietnam
La création de la VAMC est une bonne démarche. Cette société devra toutefois accélérer le rachat des créances douteuses détenues par les banques. Comme vous l’avez vu, l’an dernier, pour accélérer la réforme du secteur bancaire, le gouvernement vietnamien a mis en place plusieurs politiques, dont la création de la VAMC et la restructuration de plusieurs banques commerciales.
La VAMC réalise ses premiers pas dans le traitement des créances douteuses. Donc, pour optimaliser son activité, la VAMC devra se voir attribuer davantage de droits liés aux évaluations des biens hypothéqués. La VAMC devra renforcer les compétences de son personnel en charge du rachat et du provisionnement des créances douteuses. De plus, il faudra lever un certain nombre d’obstacles juridiques autour des biens hypothéqués.
Le traitement des créances par l’intermédiaire est inédit mais difficile
Nguyên Quôc Hùng, président du conseil d’administration de la VAMC
Le traitement des créances douteuses par l’intermédiaire de la VAMC est une solution inédite dans le monde. Il est donc inévitable de se retrouver confronté à des difficultés, faute d’expériences. Mais je suis optimiste quant à l’activité de la compagnie qui, à n’en pas douter, portera ses fruits. Selon nos chiffres, au 21 septembre, la VAMC avait racheté plus de 77.600 milliards de dôngs de créances douteuses détenues par 37 organismes de crédit. Chiffre qui devrait être porté à 100.000 milliards de dôngs à la fin de 2014. À préciser que dès le début de l’année, la VAMC a demandé aux organismes de crédit de lui transmettre le plan de vente de ces créances.
D’ici 2015, nous nous concentrons dans le rachat des créances douteuses sous deux formes de paiement : soit par les obligations spéciales, soit par le provisionnement direct en fonction du prix du marché. Mais à partir de 2016, le rachat des créances douteuses via les obligations spéciales sera limité, remplacé par le provisionnement direct car en 2016, nous aurons à disposition une réserve de 150.000 milliards à 200.000 milliards de dôngs de capitaux.
Quelque 162.200 milliards de dôngs de créances douteuses
Au mois de juillet, le total des créances douteuses détenues par les organismes de crédit était estimé à 162.200 milliards de dôngs, représentant 4,11% de l’encours total. En 2013, les créances douteuses représentaient 3,61% de la dette. Si les créances douteuses avaient augmenté pendant les premiers mois de l’année en raison des difficultés de l’économie, elles auraient tendance à baisser sur les derniers mois de l’année. Et pour preuve, juillet a été le mois où les créances douteuses ont connu la plus faible progression par rapport à celle enregistrée au cours des mois précédents (+0,79% par rapport au mois de juin contre un pic de +21,5% en juin).
Linh Thao/CVN