Les coraux de la mer Rouge menacés par une mystérieuse hécatombe d'oursins

Des scientifiques s'inquiètent pour les célèbres récifs coralliens de la mer Rouge après avoir découvert qu'un mal mystérieux décimait une population d'oursins indispensable à leur survie.

>> ONU : début de la Conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine

>> L'ONU annonce un plan d'action pour empêcher une marée noire en mer Rouge

Un récif corallien dans les eaux de la mer Rouge, près d'Eilat, le 14 septembre en Israël.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Eilat, ville la plus au sud d'Israël, limitrophe de l'Égypte et de la Jordanie, la chercheuse Lisa-Maria Schmidt se souvient du moment où elle et ses collègues de l'Université de Tel-Aviv ont découvert le fléau.

L'enquête démarre en janvier lorsqu'ils apprennent qu'au large d'Eilat, de très nombreux oursins sont morts, en très peu de temps.

Les scientifiques, raconte Mme Schmidt, se rendent sur un site réputé pour foisonner de Diadema setosum, et ils n'y trouvent que "des squelettes et des amas d'épines" de ces oursins-diadèmes, espèce caractérisée par ses très longues radioles et un cercle orange bien visible sur un corps noir.

L'idée leur vient alors qu'un déversement ponctuel de produits chimiques ou qu'un épisode de pollution pourraient avoir joué un rôle dans ces morts.

Mais dans les deux semaines qui suivent, les Diadema setosum qu'ils élèvent un peu plus loin sur la côte à l'Institut inter-universitaire pour les sciences marines sont touchés à leur tour. En moins de 48 heures, tous ces oursins installés dans des cuves alimentées par l'eau de la mer Rouge s'éteignent.

Les scientifiques excluent alors l'hypothèse d'un accident exceptionnel et intensifient leurs recherches pour découvrir la cause de ces morts subites.

Ils se rendent compte qu'une autre espèce d'oursins (Echinothrix calamaris) est elle aussi victime d'une mortalité massive dans les mêmes eaux, mais qu'en dehors de ces deux variétés, d'autres populations continuent de s'épanouir au milieu des coraux.

"Effrayant"

Selon Mme Schmidt, les Diadema setosum étaient l'espèce d'oursins la plus répandue au large d'Eilat, et leur disparition pourrait avoir un effet dévastateur sur l'environnement car ces animaux marins se nourrissent d'algues à la prolifération très rapide.

Un oursin Diadema setosum dans un aquarium à l'Institut inter-universitaire pour les Sciences marines, le 14 septembre à Eilat, en Israël.
Photo : AFP/VNA/CVN

En les consommant, ils les empêchent de recouvrir les coraux, qui ont besoin d'accéder à la lumière pour croître.

Les algues "grandissent plus facilement que les coraux, elles les étouffent et tuent ainsi des étendues entières de récifs", explique-t-elle.

La mortalité massive des oursins a quelque chose de "particulièrement effrayant" pour la mer Rouge où les coraux "sont connus pour être robustes, et je pense que les gens ont placé beaucoup d'espoir dans ces récifs", s'alarme Mya Breitbart, biologiste à l'Université du Sud de la Floride, aux États-Unis.

S'ils ne s'étendent que sous 0,2% de la surface des mers, les récifs coralliens abriteraient plus de 25% de la biodiversité marine mondiale.

Mme Breitbart a récemment percé le mystère d'un phénomène de mortalité massive d'oursins aux Antilles en identifiant un agent pathogène ayant décimé en 2022 des colonies entières d'une variété d'oursins cousine des Diadema setosum.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top