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Thanh Dat (gauche) et M. Khac Duy lors des activités de don de cheveux. |
Il y a près de deux ans, Thanh Dat, 25 ans, a décidé d'arrêter de se couper les cheveux. Son but était d’en prendre soin et d'attendre qu’ils atteignent la bonne longueur pour en faire don aux patientes atteintes d'un cancer du sein au Vietnam.
Le 30 octobre, Thanh Dat était présent au gymnase Hô Xuân Huong pour participer au Festival du chapeau rose, un évènement de don de cheveux du Réseau vietnamien du cancer du sein. Il était excité par l'atmosphère animée de l'événement mais aussi un peu nerveux. Il y a un an et demi, Dat a commencé à faire pousser ses cheveux. Il admet que ce fut un parcours un peu solitaire et difficile. Au début, ses cheveux longs étaient souvent au centre des discussions entre voisins. Sa famille lui a souvent demandé de se faire couper les cheveux courts “pour ressembler à une personne normale”.
En outre, sa nouvelle coiffure lui causait également de nombreux problèmes au travail. En tant que professeur d’éducation civique, Dat est tenu de respecter des exigences strictes en matière d'apparence. Malgré les pressions sociales et professionnelles, le jeune homme de 25 ans n'a pas hésité à garder ses cheveux. En plus de Thanh Dat, plus de 500 autres jeunes hommes consacrent du temps et des efforts pour prendre soin de leurs cheveux. Pour eux, il s’agit d’un cadeau plein d'amour et d'encouragement pour les patientes atteintes du cancer du sein.
Attendre avec impatience le jour J
Tô Khac Duy,61 ans, est venu faire don de ses cheveux “poivre et sel” à des personnes âgées atteintes d'un cancer. |
Discutant avec Zing, Dat explique qu'il avait anticipé tous les risques avant de commencer son projet. Il a encore un revenu stable grâce à un travail en freelance. En fait, ce qui le préoccupait le plus était de savoir comment garder ses cheveux en bonne santé, pour répondre aux critères du don. “Ces derniers temps, j'ai donné la priorité aux produits lissants, utilisant même de l'huile de coco dans le processus de soin. Chaque fois que je me brosse les cheveux, j’ai de la peine lorsque j’en vois tomber et joncher le sol. Le processus m'a aidé à mieux comprendre l'amour des femmes pour leurs cheveux, ce qui m’a donné encore plus de motivation pour les offrir”, a-t-il conclu.
Tô Khac Duy, 61 ans, a également attiré l'attention avec ses cheveux “poivre et sel”. Il a dû quitter sa maison de Bên Tre à 05h30 pour être à l'heure. Il est toujours souriant lorsqu’il évoque les raisons qui l’ont poussé à garder ses cheveux ces trois dernières années. En 2019, M. Duy a lu des informations sur le besoin de cheveux poivre et sel pour les patients âgés atteints de cancer.
Depuis qu’il s’affiche avec des cheveux longs, il a souvent été taquiné par ses collègues et amis. Chaque fois qu'on lui demandait la raison, M. Duy riait et passait à autre chose. Ce n'est que lorsque ses cheveux ont atteint la longueur souhaitée qu'ils étaient prêts à être donnés. Tenant une mèche de cheveux de 30 cm de long soigneusement attachée, l'homme de 61 ans n'a pu s'empêcher d'être ému. Il considère que c'est l'une des meilleures décisions qu'il ait jamais prises. “Après aujourd'hui, je continuerai à faire pousser mes cheveux et j'inviterai ma femme et mes enfants à participer. Je ne sais pas combien de temps il me reste, mais j'espère avoir l'occasion de faire un don de cheveux avec toute ma famille”, a déclaré M. Duy avec joie.
La plus grande fierté
De nombreux volontaires ont admis qu'ils ne pensaient pas se couper les cheveux. |
Pour Bao My (23 ans, district de Go Vâp), ses magnifiques cheveux longs jusqu’à la taille sont devenus sa fierté depuis l'école primaire. Elle prend soin de ses cheveux avec des soins naturels, en évitant autant que possible l'utilisation de produits chimiques. Elle pensait qu'elle garderait ses cheveux brillants jusqu'à ce qu'elle soit vieille. Cependant, tout a changé le jour où on a diagnostiqué un cancer du sein chez sa cousine. Après avoir vu sa proche se raser pour commencer une chimiothérapie, My a décidé de dire adieu aux cheveux longs.
“Mes parents s'y étaient fortement opposés, pensant que je pouvais l'encourager par d'autres moyens. Cependant, chaque fois que je pense aux cheveux noirs qu'elle chérit toujours, je veux réaliser ce souhait”, a déclaré Bao My. Avant la première coupe, elle a fermé les yeux pour rester calme et elle a finalement poussé un soupir de soulagement après les premières mèches coupées. En voyant son nouveau look dans le miroir, Bao My a ri parce qu’elle n'était pas habituée à la coiffure mi-longue. Bien qu'elle s’inquiète un peu de la réaction de ses proches, elle reste persuadée que tout le monde comprendra et soutiendra progressivement sa décision.
Pendant ce temps, Thao Linh (18 ans) a été amenée au centre de don par sa mère. Après 2 ans à en prendre soins, ses cheveux ont atteint sa taille voulue. Selon Linh, il n'est pas simple d’avoir des cheveux suffisamment de bonne qualité pour le don. Pour être valables, les cheveux naturels doivent mesurer au moins 25cm de long, et les cheveux traités chimiquement (permanents, teint…) doivent avoir une longueur minimum de 30cm. Chaque jour, elle souhaite que ses cheveux répondent rapidement aux normes. Cependant, lorsqu’elle s’est préparée à “s'asseoir sur la sellette”, Linh était un peu agité. “Je pense que c'est le sentiment commun de beaucoup de filles. Nous considérons nos cheveux comme une part importante de nous même. J'espère que le sentiment de regret passera rapidement, pour que j'aie la motivation de continuer à faire pousser mes cheveux", a-t-elle partagé.
Quelques 1500 perruques
Toutes les étapes de la coupe, de l’attache, de la classification des cheveux sont bien soignées. |
En parlant avec les journalistes, le coiffeur de Quôc Khanh, qui a directement coupé les cheveux des volontaires, a exprimé son respect. Bien qu'il soit dans la profession depuis 10 ans, Khanh ne peut pas s'empêcher d'être touché avant de couper des cheveux destinés à un don. Important, le coiffeur doit discuter soigneusement de la longueur de la coupe pour éviter d’agacer ou d’irriter les gens.
“Je suis toujours heureux de toucher les cheveux longs. Sans oublier qu'ils sont utilisés pour faire des dons aux patients atteints de cancer, donc les chérir est la plus grande priorité. Chaque étape doit être soignée pour que les cheveux aient la meilleure qualité”, a-t-il déclaré.
Le Réseau vietnamien du cancer du sein soutient également le processus de préservation des cheveux donnés. Parce que cela se fait uniquement manuellement, les organisateurs doivent être minutieux à chaque étape, depuis la réception, le classement jusqu’au traitement. Les boucles doivent être sèches, non emmêlées ou moisies et soigneusement nouées.
Selon le représentant de l'organisation, il n'est pas possible de calculer avec précision les besoins de perruques des patients. En fait, chaque fois que 50 à 100 perruques sont produites, elles sont expédiés directement aux hôpitaux affiliés, de sorte qu’il n'y a donc pas de liste d'attente. Dans le cas où les patients souhaitent recevoir les cheveux, les patients peuvent se rendre à la bibliothèque de cheveux située au bureau du Réseau.
“Il faut 4 à 7 boucles pour obtenir des produits finis, sans compter que le processus de traitement est assez coûteux, selon le salon de coiffure. C'est pourquoi nous n'avons donné que 1 500 perruques en 7 ans de d’existence. Ce nombre n'est pas grand, mais il représente l'amour de 200.000 bénévoles. Outre les donateurs, nous voyons clairement le bonheur et la confiance des patients atteints de cancer lorsqu'ils reçoivent de nouveaux cheveux. Le don de cheveux est un acte de soutien spirituel pour les patients, qui les aide à être plus confiants et à sentir qu'ils ne sont pas seuls dans leur cheminement contre le cancer”, a ajouté le représentant du Réseau vietnamien sur le cancer du sein.
Texte et photos : Quang Châu/CVN