Bondir d’un emploi à l’autre, une tendance parmi la jeunesse

S’il était autrefois commun de garder son travail le plus longtemps possible dans la même entreprise, une nouvelle tendance vient aujourd’hui bousculer les choses : le job hopping. Cette pratique désigne le changement d’emploi fréquent des salariés de la génération Z.

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Les jeunes travailleurs n’aiment pas être attachés trop longtemps à un même poste. 
Photo : CTV/CVN

Lors des entretiens d’embauche, Trân Thi Hông Nhung (ancienne étudiant de l’Académie de journalisme et de communication), doit souvent faire face aux inquiétudes de nombreux chefs d’entreprise sur ses changements continus de poste pendant deux ans. Son CV fait froncer les sourcils des recruteurs.

Car les dirigeants des entreprises voient l’instabilité professionnelle comme le signe d’un manque de cohérence, de loyauté ou même, de confiance.

Ce phénomène est dû au fait que je veux toujours trouver un environnement de travail plus adapté, avoir un revenu stable. Beaucoup de mes amis sautent souvent d’un emploi à un autre à cause de problèmes de rémunération, d’atmosphère de travail, d’orientations de développement inappropriées”, partage Hông Nhung.

Habituellement, après un ou deux mois dans une entreprise, elle la quitte et commence à envoyer son CV pour rechercher un nouvel emploi.

Actuellement, les jobs hoppers sont monnaie courante. Pourtant, les travailleurs qui changent d’emploi tous les ans voire moins sont mal appréciés. Passer de poste en poste devient la norme avec la génération 9X qui est donc parfois perçue comme des travailleurs peu loyaux, estime Nguyên Thi Thanh Hiên, Pdg d’une entreprise de mobilier intérieur.

Selon elle, le bon moment pour passer d’un emploi à un autre est de deux à trois ans, ce qui permet aux candidats d’avoir plus de temps pour expérimenter, vérifier s’ils peuvent rester longtemps.

Retrouver un nouvel esprit

D’après un sondage de Google, le nombre de jobs hoppers a augmenté de 40% depuis la fin de l’épidémie de COVID-19 et dans les prévisions, ce chiffre serait croissant. De nombreux répondants ont déclaré qu’ils avaient l’intention de quitter leur emploi actuel ces trois prochains mois et la génération Z (génération née en 1997 ou plus tard) est la plus encline à ce changement.

Selon le Pr.-Dr. Nguyên Duc Lôc, directeur de SocialLife (l’Institut d’étude de la vie sociale), la tendance du travail post-COVID-19 va être bouleversée, et pas seulement temporairement.

Le changement de poste permet aux employés de retrouver un nouvel esprit après une longue période de travail. D’autre part, les entreprises doivent également calculer le nombre d’employés officiels et de travailleurs sous contrat. Par conséquent, les exigences en matière de professionnalisme et de discipline sont plus strictes.

L’environnement de travail joue un rôle important dans la fidélisation des employés. 
Photo : CTV/CVN

Le Pdg de Linkedin, Ryan Roslansky, considère également cette vague comme une “grande réforme”. Il constate que le taux de changement d’emploi sur LinkedIn a connu une hausse de 54% en glissement annuel. En particulier, ce chiffre au sein de la génération Z (née depuis 1995) a atteint 80% et celui de la génération Y (les Millennials), 50%.

Pourtant, plusieurs experts pensent que cette tendance devient une opportunité pour les entreprises dans un secteur d’activité en forte évolution.

Linkedin pointe également ce paradoxe : alors que les salariés attendent beaucoup de l’environnement de travail, surtout en termes d’équilibre travail-vie personnelle, les entreprises sont les plus faibles à cet égard.

Les points forts des jobs hoppers sont l’agilité et la capacité d’adaptation. Ils savent se remettre en question. Cependant, pour de jeunes travailleurs, changer trop souvent de poste affectera leurs connaissances professionnelles”.

L’enquête sur les tendances des ressources humaines (RH) d’Anphabe (un cabinet de conseil pionnier fournissant des solutions de marque employeur et de main-d’œuvre heureuse) avertit que cette vague s’est étendue au Vietnam, où le pourcentage de salariés à la recherche d’un nouvel emploi au cours du premier semestre de cette année est de 58%. Au cours du premier trimestre 2022, après réception du salaire et des primes, le taux de démission au pays a été très élevé dans les secteurs du juridique, des ressources humaines et du marketing (jusqu’à plus de 40%).

Notamment, selon l’enquête, plus l’employé est jeune, plus ce taux est élevé (36%). Ce qui montre que le niveau d’engagement au travail au Vietnam est à un niveau historiquement bas.

Thu Giang - Thanh Huy/CVN

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