«L’économie continuera de se reprendre en 2014 et prendra son essor l’année suivante, et le nombre d’entreprises en difficulté ira nettement en baisse», estime Pham Dinh Doàn, président du conseil d’administration du groupe Phu Thai. Le directeur général du groupe Hoà Phat, Trân Tuân Duong, est également confiant s’agissant de la reprise de l’économie vietnamienne et, d’ailleurs, Hoà Phat vise une croissance d’entre 5 et 7% cette année, notamment en privilégiant la production d’acier.
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| Les experts sont unanimes quant à la décongélation du marché immobilier. |
«2014 apportera davantage d’opportunités, mais aussi, toutefois, de risques. Les entreprises devront faire d’énormes efforts pour sortir de leurs difficultés», selon Nguyên Thành Phuong, directeur général du groupe Kangaroo. Les faiblesses demeurent importantes, notamment en ce qui concerne les créances douteuses, le manque de capitaux, les faibles capacités d’administration de l’entreprise, ou encore un niveau technologique insuffisant...
En cette conjoncture de marasme économique dans le monde, Vinamilk a obtenu de bons résultats en 2013 avec des bénéfices de plus de 31.000 milliards de dôngs, déclare Bùi Thi Huong, directrice chargée des affaires extérieures de cette entreprise. Pour mieux faire face à la concurrence sur le marché, Vinamilk va investir 2.000 milliards de dôngs dans la modernisation de la production en vue de figurer sur la liste des 50 premières entreprises mondiales du secteur du lait, grâce à un chiffre d’affaires escompté de 3 milliards de dollars d’ici 2017.
En 2013, la compagnie de produits carnés Vissan a réalisé un chiffre d’affaires de 4.700 milliards de dôngs. Le plus important, c’est que Vissan a créé des 3.800 emplois rémunérés par un salaire mensuel moyen de 7,8 millions de dôngs, selon son directeur général Van Duc Muoi. Cette année, Vissan va se consacrer à réorganiser ses activités et développer son réseau de distribution.
Dans le secteur immobilier, le marasme de 2013 a mis plusieurs entreprises au bord de la faillite. Selon le ministère de la Construction, la valeur du parc immobilier invendu s’élevait à près de 4,5 milliards de dollars en 2013. Cette année, les entreprises immobilières devront agir par elles-mêmes sans espérer de politiques publiques de soutien, et en anticipant la reprise du marché, souligne Nguyên Vinh Trân, directeur général de la compagnie d’investissement Nam Long. L’issue tient à privilégier la construction de logements à prix modéré afin de répondre aux besoins d’une large clientèle pour laquelle le haut de gamme est financièrement inaccessible. Vu Cuong Quyêt, directeur général de la compagnie immobilière Dât Xanh, estime toutefois que les transactions vont reprendre dans le segment du luxe. Le prix de tels logements a, en effet, baissé pour retrouver un niveau plus raisonnable.
Confiance du marché
Selon un sondage effectué par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam auprès de 700 entreprises, l’accès aux informations sur le marché comme aux nouvelles technologies s’est nettement amélioré. Elles se disent mieux satisfaites des conditions de transport, des infrastructures et des réformes administratives qui ont été menées en leur faveur. S’agissant des perspectives de 2014, 42,5% des entreprises interrogées les considèrent positives puisqu’elles ont décidé d’augmenter leur production dans l’attente de la relance de l’économie nationale d’ici 2015.
L’année dernière, les stocks des entreprises vietnamiennes ont considérablement diminué. Plusieurs d’entre elles ont pu bénéficier d’emprunts bancaires pour financer leur production et leurs affaires. Les mesures prises en leur faveur ont porté leurs fruits, en particulier celles de report des échéances fiscales et de réduction de la charge fiscale. En 2013, le gouvernement a été très énergique en prenant des mesures efficaces pour soutenir les entreprises en difficulté. Les reports d’échéances de l’impôt sur le revenu de l’entreprise en sont le parfait exemple. La perception optimiste de 2014 par les entreprises est fondée, d’autant que le gouvernement a ordonné aux ministères et localités de prendre toutes mesures pour aider les entreprises en difficulté, ainsi que pour améliorer l’environnement d’affaires.
Toutefois, les entreprises doivent définir clairement leur stratégie et leur plan d’action pour assurer leur croissance. Elles devront également privilégier la formation de leurs ressources humaines, l’amélioration de leur compétitivité qui passe, entre autres, par leur réorganisation. Le but est de diminuer leurs coûts de production. Ce qui n’empêche pas ces entreprises de considérer que des mesures plus énergiques de la part du gouvernement, afin de leur donner un environnement plus propice à leur développement, seraient les bienvenues...
Texte et photo : Thê Linh/CVN