>>Le salon automobile de Detroit ouvre ses portes avec une ribambelle de nouveautés
Chez Lincoln, le nom "Continental" a été sorti de la naphtaline après 14 ans d'absence pour désigner une limousine aux lignes à la fois imposantes et musclées, bardée de technologies.
Lincoln, marque qui équipa des années 1960 à 1980 la présidence des États-Unis, a disparu du devant de la scène depuis des années avec des produits qui n'étaient que des versions "plaquées or" de plébéiennes Ford.
La Nissan Titan Warrior dévoilée au salon auto de Detroit, le 12 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Elle ne pointe qu'en sixième position des marques "premium" aux États-Unis, derrière les Allemandes (BMW, Mercedes, Audi), Lexus (groupe Toyota) et Cadillac (General Motors). La nouvelle Continental a une ambition mondiale, puisqu'elle sera distribuée simultanément aux États-Unis et en Chine, les deux premiers marchés automobiles du globe.
Elle représente les espoirs de Ford de revenir dans le peloton de tête du segment du luxe. S'il ne représente que 10% des ventes totales de véhicules, ce segment génère 50% des bénéfices grâce à des marges importantes, selon les chiffres des analystes.
"C'est notre produit vedette. Il est très important pour nous ici aux États-Unis et en Chine", souligne Khumar Galhotra, le président de Lincoln, qui a annoncé un prix de base nettement inférieur à celui des voitures concurrentes fabriquées par les rivaux.
Lincoln mise beaucoup sur les consommateurs chinois, friands de grosses berlines avec chauffeur, qui associent encore son nom au luxe.
Aux États-Unis, le groupe a écoulé en 2015 101.227 véhicules, en hausse de 7,1%, en ligne avec l'évolution du marché du luxe (+7,7%). Par comparaison, BMW, premier groupe de luxe sur le sol américain, a vendu près de 288.000 véhicules sous sa marque.
Mêmes ambitions de challenger pour Nissan avec son nouveau pick-up (camionnette à plateau) géant Titan XD, qui grâce notamment à un V8 diesel vise à contester l'hégémonie des Ford F-150, RAM, GMC, Chevrolet et autres 4x4 symboles de l'industrie automobile américaine.
Les véhicules "lourds" en pleine forme
Le F-150, récompensé moult fois par les professionnels, est depuis des décennies le véhicule le plus vendu aux États-Unis et constitue la poule aux œufs d'or de Ford qui vient de lancer une nouvelle version utilisant largement l'aluminium.
La Lincoln Continental dévoilée au salon auto de Detroit, le 12 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Lors des dernières années, Nissan a fait mieux que les autres constructeurs dans tous les segments, sauf les pick-ups de grande taille", a remarqué le patron de la marque pour l'Amérique du Nord, José Muñoz.
"Avec ce nouveau Titan XD, Nissan est totalement engagé sur le marché" de ces véhicules géants, a-t-il ajouté, devant une version dotée d'accessoires de carrosserie agressifs et baptisée "Warrior" (guerrier).
La catégorie des véhicules "lourds", pick-ups ou SUV, n'a jamais été aussi florissante, sur fond de prix de l'essence très faibles. Elle représentait en décembre 60% des ventes de véhicules particuliers aux États-Unis.
GMC (groupe General Motors), autre spécialiste de ces mastodontes, a exposé le 12 janvier une nouvelle mouture de son SUV familial sept places, l'Acadia, au poids toutefois réduit par rapport à la précédente version.
Acura, la marque de luxe du japonais Honda, a présenté un "concept-car" aux lignes anguleuses et agressives censées préfigurer ses prochaines versions de série.
Dans cet univers du très haut de gamme, une autre orientale, la Genesis 2 du sud-coréen Hyundai a fait ses grands débuts à Detroit, qui accueillera les visiteurs à partir de le 16 janvier après cinq jours dédiés aux médias et professionnels.
Le designer Henrik Fisker a pour sa part révélé une spectaculaire "supercar", la "Force 1" en fibre de carbone et dotée d'un V10 de 745 chevaux. Il a promis qu'elle serait produite à partir d'avril à Auburn Hills, au nord-ouest de Detroit et vendue au minimum 268.500 dollars.
La plupart des constructeurs ont le sourire cette année au salon de Detroit, après un crû 2015 record aux États-Unis. Seule exception, l'allemand Volkswagen, éclaboussé par le scandale des moteurs diesel truqués pour déjouer les tests antipollution.
Son dirigeant, Matthias Müller, doit rencontrer mercredi la chef de l'agence de protection de l'environnement (EPA), après avoir passé les premières journées du salon de Detroit à présenter ses excuses aux Américains. VW risque des dizaines de milliards de dollars de pénalités.