Environ la moitié du ravitaillement des quelque 130.000 militaires, aux deux tiers américains, de la force de l'OTAN en Afghanistan (Isaf) arrive par la route depuis le Pakistan, via les postes frontière de Torkham (Nord-Ouest) et Chaman (Sud-Ouest). Les relations déjà très orageuses entre Islamabad et Washington, qui dirige l'Isaf, sont tombées encore plus bas après le bombardement du 26 novembre.
Si le président américain Barack Obama a présenté ses condoléances à son homologue pakistanais Asif Ali Zardari, il ne s'est pas excusé, nourrissant la rancoeur d'Islamabad, qui a dénoncé une "attaque délibérée" de l'OTAN.
En représailles à cette bavure, le Pakistan a bloqué le trafic des convois de l'OTAN sur son territoire, annoncé une révision de sa coopération antiterroriste avec les États-Unis et ordonné aux Américains d'évacuer une base militaire qu'ils occupent dans le Sud-Ouest. Islamabad avait déjà bloqué le ravitaillement de l'OTAN pendant une dizaine de jours en octobre 2010, à la suite d'un bombardement allié qui avait tué deux de ses soldats près de la frontière afghane.
Selon plusieurs responsables pakistanais dans le Nord-Ouest, aucune réouverture du trafic n'est prévue à court terme. "Les gens sont toujours très en colère, et nous ne pouvons pas prendre de décision à la hâte", a expliqué l'un d'eux sous couvert de l'anonymat.
Plusieurs manifestations contre l'OTAN, d'ampleur limitées, ont eu lieu au Pakistan après le bombardement. La dernière a rassemblé 800 personnes le 8 décembre à Islamabad.
"Le Pakistan rouvrira la frontière" à ces convois "quand la colère populaire sera plus apaisée, et quand la route sera protégée", a-t-il ajouté. Selon le responsable pakistanais, "l'OTAN devra s'excuser" et "garantir la sécurité" des forces pakistanaises à l'avenir.
AFP/VNA/CVN