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Les joueurs de l'équipe de France battus par la Croatie en Ligue des nations à Saint-Denis, le 13 juin. |
Les mois de juin n'ont jamais été très porteurs pour les Bleus de Didier Deschamps, hors compétition, mais ce dernier rassemblement de la saison 2021-22, terminé sous les sifflets du Stade de France, restera tout de même l'un des plus inquiétants.
Avec deux matches nuls (1-1 en Croatie et en Autriche) et deux défaites à domicile (2-1 contre le Danemark), dans un groupe initialement considéré comme abordable, le bilan est plutôt alarmant, un an après un échec cuisant à l'Euro et cinq mois avant d'aller défendre une étoile mondiale au Qatar.
Ereintés par leur saison, perturbés par les blessures et déstabilisés par les essais tactiques, les Bleus n'ont jamais trouvé le second souffle qu'il leur fallait pour engranger de la confiance avant la trêve estivale.
"On n'avait pas l'énergie et la force suffisantes face à des équipes qui en avait plus que nous", a résumé le sélectionneur Didier Deschamps sur TF1, reprenant encore l'argument de la fraîcheur physique comme première explication de ce stage raté.
Les Français ont même trouvé le moyen de se mettre à dos leur groupe de supporters, qui a dénoncé sur les réseaux sociaux un "manque de respect" des joueurs, rapidement rentrés aux vestiaires sans venir les saluer, après cette première défaite de l'histoire des Bleus face à la Croatie.
Risque de relégation
Deschamps risque de cogiter cet été : il ne lui reste en effet que deux matches, fin septembre, avant de remettre en jeu sa couronne mondiale, et ils seront escortés par la crainte d'une indigne relégation en deuxième division de Ligue des nations.
Car avec deux points en quatre matches, la France ne peut non seulement plus rêver du "Final 4", distancée par le Danemark (9 pts), mais elle devra aussi lutter pour éviter une dernière place qui la priverait du statut de tête de série pour les qualifications à l'Euro-2024.
Juste avant l'intersaison, Deschamps avait pourtant choisi de donner une dernière chance de briller à ses deux attaquants stars, Mbappé et Benzema, quand bien même le premier n'était "pas à 100%" tandis que le second sortait d'une titularisation en Autriche (1-1).
Les 90 minutes de jeu du Madrilène à Vienne, vendredi 10 minutes, se sont ressenties trois jours plus tard au Stade de France : le favori du Ballon d'Or est apparu emprunté, il a fallu attendre la 54e minute pour le voir slalomer enfin dans la surface adverse.
Forcément, le jeu a donc clairement penché vers Mbappé, de retour dans le onze de départ après avoir soigné une gêne au genou gauche depuis une dizaine de jours.
Fin de série
"Kyky" s'est démené (7e, 55e, 61e), mais il a systématiquement été bloqué par le gardien Ivica Ivusic, sous les soupirs des 77.400 spectateurs du Stade de France, déjà déçus dix jours plus tôt face au Danemark (1-2).
Contre les Danois, les Bleus avait craqué en fin de rencontre. Cette fois, ils ont sombré dès les premières minutes, frustrés par un penalty de Luka Modric (5e), transformé après un léger croc-en-jambes du novice Ibrahima Konaté (2 sélections) sur Ante Budimir.
Mike Maignan, le portier N°2 des Bleus déjà battu dans cet exercice une semaine plus tôt à Split, aura été malheureux lors de ce rassemblement, où il aura engrangé plus de temps de jeu que lors des 18 derniers mois, barré par le titulaire et capitaine Hugo Lloris.
Les Bleus ont encaissé au moins un but sur neuf de leurs treize rencontres cette saison. Et pour la première fois en 24 matches, ils n'ont pas réussi, non plus, à trouver la faille, mettant fin à une série record.
Au milieu des doutes, la France dégage tout de même de sa soirée une certitude : son premier adversaire du Mondial sera, comme en 2018, l'Australie, qui s'est qualifiée en barrage face au Pérou. Les plus optimistes y verront un heureux présage...