>>Les États-Unis lancent plusieurs frappes aériennes pour soutenir les forces afghanes
>>Afghanistan : fin d'un cycle de pourparlers à Doha sans progrès sur une trêve
Les forces de sécurité contrôlent un véhicule à un checkpoint à Herat, dans l'Ouest de l'Afghanistan où un couvre-feu nocturne a été imposé. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Afin d'endiguer la violence et de limiter les mouvements des talibans, un couvre-feu est décrété dans 31 provinces du pays" qui en compte 34, indique le ministère afghan de l'Intérieur dans un communiqué, précisant que seules les provinces de Kaboul, du Panchir (Nord-Est) et de Nangarhar (Est) ne sont pas concernées.
Le porte-parole adjoint du ministère, Ahmad Zia Zia, a précisé dans un message aux journalistes que le couvre-feu serait en vigueur de 22h00 à 04h00. Il n'a pas indiqué durant combien de temps la mesure serait appliquée.
Les insurgés ont déclenché début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, à la faveur du lancement du retrait définitif des forces internationales d'Afghanistan, désormais pratiquement terminé, l'essentiel des 9.500 soldats étrangers ayant quitté le pays ces deux derniers mois.
Les talibans se sont emparés de vastes portions rurales du pays et de plusieurs postes-frontières importants avec l'Iran, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Pakistan.
Les forces afghanes n'ont offert jusqu'ici qu'une faible résistance et ne contrôlent essentiellement plus que les principaux grands axes et les capitales provinciales.
Multiples opérations militaires
Après trois jours de relative accalmie sur le terrain, à l'occasion de l'Aïd el Adha, la fête musulmane du Sacrifice, les autorités afghanes ont cependant annoncé le lancement de multiples opérations militaires depuis vendredi 23 juillet, dans une quinzaine de provinces, pour tenter de reprendre du terrain aux talibans.
Un correspondant de l'AFP a signalé samedi 24 juillet que des opérations de l'armée étaient en cours dans la province septentrionale de Kunduz pour tenter de reprendre des zones tombées aux mains des insurgés.
Le ministère de la Défense a notamment annoncé vendredi 23 juillet que l'armée avait repris un important district de la province occidentale d'Hérat, frontalière de l'Iran.
Les États-Unis, dont le retrait des troupes est désormais achevé à 95%, selon le chef d'état-major de l'armée américaine, ont confirmé de leur côté avoir fourni un soutien aérien à l'armée afghane, qui en a cruellement manqué récemment.
"Nous continuons à mener des frappes pour soutenir les forces afghanes", a ajouté le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, refusant de préciser où et quand ces frappes avaient été menées.
Les forces de sécurité afghanes en alerte devant une mosquée à Herat (Ouest), le 20 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans, a averti qu'"au cours de cette période de six mois, la responsabilité de toute évolution militaire incombera aux dirigeants du gouvernement de Kaboul. Les combattants (talibans) défendront âprement leurs territoires et ne resteront pas en posture défensive si l'ennemi insiste pour faire la guerre".
Ce porte-parole a fermement nié les accusations du gouvernement qui a ces derniers jours fait état d'atrocités commises contre les civils par les talibans dans le district de Spin Boldak, frontalier du Pakistan, dont il se sont emparés le 14 juillet.
Depuis que Washington a annoncé en 2020 le futur départ définitif des troupes étrangères d'Afghanistan, les talibans tentent d'afficher une image plus moderne et modérée, notamment vis-à-vis de l'étranger, et assurent être partisans d'un "accord politique" pour mettre fin au conflit.
Lancés en septembre à Doha, les pourparlers interafghans sont cependant au point mort depuis. Un cycle de discussions, à nouveau stérile, s'est achevé le 18 juillet.
Le gouvernement afghan et les talibans s'accusent mutuellement d'être responsables de l'échec des négociations et de ne pas vouloir la paix.
AFP/VNA/CVN