Les autistes doivent être intégré au marché de l’emploi

Malgré une récente prise de conscience collective sur l’autisme, les autistes rencontrent toujours de nombreuses difficultés en termes d’insertion sociale, en particulier pour l’apprentissage professionnel, et ne peuvent accéder à l’autonomie et à l’indépendance... Il s’agit de quelques opinions de participants à la conférence «Autisme : problèmes, besoins et solutions».

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Selon certaines recherches, les autistes ont de grandes capacités créatrices.

La conférence «Autisme : problèmes, besoins et solutions» organisée le 1er avril à Hô Chi Minh-Ville par le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des affaires sociales, en collaboration avec le Réseau de l’autisme du Vietnam.
Doàn Huu Minh, du Département d’assistance sociale du ministère du Travail, des invalides de guerre et des affaires sociales du Vietnam (MTIGAS), a déclaré que le Vietnam recensait environ 200.000 personnes atteintes d’autisme. Ces dernières années, le gouvernement a ris des politiques de soutien des personnes handicapées en général, dont des autistes, notamment en créant des modèles d’établissements de soins et d’aide des enfants autistes, ainsi que plusieurs autres groupes spéciques à cette affection. Il faut toutefois relever que ces politiques ne portent que sur la détection précoce, les traitements, les soins et l’éducation de ces personnes en vue de leur intégration sociale.
«Aujourd’hui, beaucoup de jeunes autistes au Vietnam sont dans des écoles spécialisées en raison de la réglementation de l’éducation vietnamienne. On peut donc se poser légitimement la question du devenir de ces enfants ?» C’est une préoccupation essentielle de Nguyên Xuân Thang, directeur des centres de réadaptation fonctionnelle et d’aide des enfants handicapés de Hô Chi Minh-Ville. Selon ce dernier, au Vietnam, les modèles éducationnels pour les autistes sont très limités et, pour la plupart, ont été conçu par des groupes de parents. Toutefois, passés leurs avantages, notamment la répétition d’actions simples ou le dévemoppement de capacités créatrices, elles ne comprennent aucun élément d’orientation professionnelle spécifique aux autistes, ce qui est rédhibitoire compte tenu de ce que cette affection concerne essentiellement les capacités d’interactions sociales.
Soutien aux autistes
Avec 10 ans d'expérience dans la formation de jeunes autistes, Pham Thi Yên, vice-directrice du Centre Albert Einstein à Hanoi, a souligné que ces enfants ne peuvent travailler comme des personnes normales. Ils ne peuvent effectuer que des travaux simples ou ne nécessitant pas de créativité. Au terme de telles formations, beaucoup d’enfants peuvent mieux effectuer certains travaux, simples en effet.
Partageant une même opinion, Pham Kim Tâm, enseignante à l’école spéciale Tuôi Ngoc de Hô Chi Minh-Ville, a indiqué que son établissement réussissait à enseigner des enfants autistes à réaliser des produits artisanaux tels que cartes, sacs, porte-clés, porte-monnaies. Cependant, selon elle, il faut constater que leur productivité n’est pas élevée. Si leurs produits se vendent, c’est à de faibles prix qui ne couvrent pas l’achat des matières premières et les salaires des enseignants. Et encore, à ce jour, la commercialisation est majoritairement du fait des proches de ces enfants... Mme Tam a espéré qu’à l’avenir, il y aura des politiques de soutien pour les salaires des enseignants qui dispensent des formations professionnelles aux autistes, ainsi que pour inciter les entreprises à utiliser des produits fabriqués par ces personnes, et surtout, à en embaucher.
Les études montrent qu’une activité professionnelle améliore la situation des handicapés sur le plan de la santé physique, du mental et de leur insertion sociale, mais pour les autistes, c’est outre un élément de thérapie. Dans le monde, de nombreux modèles professionnels spécifiques aux autistes sont employés avec succès, leur permettant de s’intégrer socialement. Pour connaître une situation analogue au Vietnam, les participants ont suggéré qu’au-delà de la prise en charge des autistes par la Sécurité sociale, l’État incite, sinon impose, aux entreprises un quota de salariés handicapés, comme dans nombre de pays développés, obligation qui participe de la solidarité, mais aussi d’une responsabilité sociale commune à l’égard de l’égalité des chances entre personnes normales et handicapées...

Texte et photo : Quang Châu/CVN

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