Les Afghans enterrent les victimes de l'attentat contre une école de filles

Des dizaines de jeunes filles ont été enterrées dimanche 9 mai dans un cimetière situé au sommet d'une colline à Kaboul, au lendemain de l'attentat le plus meurtrier depuis un an en Afghanistan, qui a visé une école.

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Enterrement des jeunes filles tuées dans un attentat à la bombe, le 9 mai à Dasht-e-Barchi, un quartier de Kaboul, en Afghanistan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une série d'explosions s'est produite devant cet établissement scolaire pour filles du quartier surtout peuplé de chiites hazaras de Dasht-e-Barchi, dans l'Ouest de la capitale afghane, au moment où nombre de ses habitants faisaient leurs courses : plus de 50 personnes, en majorité des lycéennes, ont été tuées et une centaine ont été blessées.

Le gouvernement a accusé les talibans d'avoir été à l'origine de ce massacre mais ces derniers ont rejeté toute responsabilité. Ils ont diffusé un communiqué dans lequel ils appellent à "protéger les établissements scolaires".

Cet attentat est survenu dans le contexte de la poursuite du retrait des 2.500 derniers soldats américains encore présents dans ce pays déchiré par 20 ans de conflit et toujours en proie à la violence.

Une voiture piégée a d'abord sauté samedi 8 mai devant l'école Sayed Al-Shuhada, puis deux autres bombes ont explosé au moment où les élèves paniquées se précipitaient dehors, a expliqué le ministère de l'Intérieur.

Cette tuerie s'est produite à l'approche de la fête musulmane de l'Aïd el-Fitr qui va marquer la semaine prochaine la fin du mois de jeûne du ramadan.

Un "groupe de sauvages"

Dimanche 9 mai, les corps sans vie ont été enterrés au "cimetière des martyrs", où reposent les victimes d'attaques contre la minorité hazara, souvent menées par des groupes islamistes sunnites.

Des cercueils en bois ont été descendus dans les tombes par des personnes encore sous le choc, a constaté un photographe de l'AFP.

"Je me suis précipité sur les lieux (après les explosions) et je me suis retrouvé au milieu des cadavres, d'os brisés et de mains et de têtes coupées", a témoigné Mohammad Taqi, un habitant de Dasht-e-Barchi, dont les deux filles, qui étudient dans l'école visée, ont survécu à l'attaque.

"Toutes ces personnes étaient des filles. Leurs corps s'entassaient".

La semaine dernière, les élèves de cette école avaient protesté contre un manque de professeurs et de matériel scolaire, a témoigné Mirza Hussain, un étudiant de ce quartier, "mais ce qu'elles ont obtenu (en retour), c'est un massacre".

Dimanche 9 mai, à l'endroit de cette tragédie, des livres et des cartables appartenant aux victimes étaient toujours éparpillés.

Tout en décrétant une journée de deuil national pour mardi 11 mai, le président afghan Ashraf Ghani a mis en cause les talibans dans un communiqué : "Ce groupe de sauvages n'a pas la capacité d'affronter les forces de sécurité sur le champ de bataille, alors il s'attaque à la place de façon barbare à des bâtiments publics et aux écoles de filles".

Cartables, livres et cahiers des victimes de l'attentat contre une école de filles à Kaboul le 9 mai.
Cartables, livres et cahiers des victimes de l'attentat contre une école de filles à Kaboul le 9 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les insurgés, qui livrent tous les jours des combats contre les forces gouvernementales dans l'arrière-pays, ont quant à eux nié toute implication, affirmant ne pas avoir commis d'attentats à Kaboul depuis février 2020.

C'est à cette date qu'ils avaient signé au Qatar un accord avec les États-Unis de Donald Trump ouvrant la voie aux pourparlers de paix et au départ, jusqu'au 1er mai, des derniers soldats américains.

"Attaque impardonnable"

Mais Washington a ensuite repoussé cette échéance au 11 septembre, date du 20e anniversaire des attentats de 2001, ce qui a suscité la colère des talibans.

Dans un message diffusé dimanche 9 mai, Haibatullah Akhundzada, leur chef, a affirmé que tout retard dans ce retrait constituait une "violation" de l'accord conclu.

Le diplomate américain de plus haut rang dans la capitale afghane, Ross Wilson, a qualifié l'attaque de samedi 8 mai d'"odieuse" et d'"impardonnable".

"Un acte inhumain", a lâché le pape François, tandis que l'Inde a prôné le "démantèlement des sanctuaires terroristes" et un "cessez-le-feu".

L'Iran voisin a de son côté mis en cause le groupe État islamique et son "inhumanité".


AFP/VNA/CVN

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