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Des promeneurs et quelques baigneurs sur la plage de Valence, le 9 mai en Espagne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans plusieurs villes du pays, cris, applaudissements et musique ont marqué, à 00h00 la fin de ce régime d'exception imposé depuis octobre et la levée dans la plupart des régions du couvre-feu.
Des images de rassemblements sans distanciation sociale qui ont suscité la polémique dans l'un des pays les plus touchés d'Europe où les autorités appellent à ne pas baisser la garde malgré l'amélioration de la situation sanitaire depuis plusieurs semaines.
"On dirait le Nouvel An", disait Oriol Corbella, 28 ans, sorti dans les rues de Barcelone (Nord-Est) comme des centaines de jeunes. "On retrouve un peu de normalité, de la liberté, mais il faut garder à l'esprit que le virus est encore présent", ajoutait-il.
À Madrid, la police municipale a réalisé "plus de 450 opérations" dans la nuit du 8 au 9 mai pour non respect des mesures sanitaires, a déploré le maire de la capitale José Luis Almeida.
Outre la fête, l'heure était aussi aux retrouvailles pour de nombreux Espagnols, qui n'avaient pas pu voir leurs proches depuis des mois.
Dans la capitale, Laura avait les larmes aux yeux à la gare d'Atocha en attendant des membres de sa famille venus de Castille-la-Manche (Centre). "Ca fait huit mois qu'on ne les a pas vus, c'est beaucoup d'émotion", a expliqué cette femme de 45 ans.
À part à Noël où les restrictions avaient été assouplies durant quelques jours, les Espagnols n'ont pas pu quitter leur région depuis le début de l'état d'urgence fin octobre.
Casse-tête juridique
Vent de liberté pour les Espagnols, la levée de l'état d'urgence est en revanche un véritable casse-tête pour les régions, compétentes en matière de gestion de la crise sanitaire.
Car, grâce à l'état d'urgence, elles avaient pu imposer depuis octobre des couvre-feux et bloquer l'entrée ou la sortie de leur territoire sans avoir besoin de l'autorisation de la justice.
Des clients à la terrasse d'un café à Valence, le 9 mai en Espagne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Si elle est synonyme de levée du couvre-feu et d'ouverture des régions, la fin de l'état d'urgence ne signifie toutefois pas la fin des restrictions en Espagne qui reste affectée par la pandémie avec 8.186 nouveaux cas et 66 nouveaux décès recensés en 24 heures vendredi 7 mai, d'après les derniers chiffres du ministère de la Santé.
L'incidence du virus est descendue vendredi 7 mai à 198 cas pour 100.000 habitants sur les 14 derniers jours dans ce pays qui reste l'un des plus touchés d'Europe avec près de 79.000 morts et 3,5 millions de cas au total.
Les 17 communautés autonomes peuvent, par exemple, toujours limiter les horaires ou la capacité d'accueil des bars, des restaurants ou des commerces.
Elles peuvent aussi demander le rétablissement d'un couvre-feu ou le bouclage de leur territoire mais ont désormais besoin pour cela de l'aval d'un tribunal.
Et c'est là que commence le casse-tête.
Si l'archipel touristique des Baléares et la région de Valence ont par exemple obtenu le feu vert pour conserver un couvre-feu, le Pays basque (Nord) et l'archipel atlantique des Canaries ont vu leur demande rejetée par la justice.
Au début de l'automne, lorsque le régime d'exception n'était pas encore en place, des tribunaux avaient invalidé des mesures anti-COVID prises par des régions, créant la confusion et amenant le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez à décréter l'état d'urgence.
Plusieurs régions avaient mis la pression ces dernières semaines sur l'exécutif pour qu'il prolonge l'état d'urgence mais celui-ci a refusé, arguant qu'il ne pouvait faire durer indéfiniment un régime d'exception.
Il mettait en avant l'amélioration de la situation sanitaire et l'avancée du programme de vaccination dans un pays où 13% de la population a été complètement vaccinée, et 28% a reçu l'une des deux doses, selon les derniers chiffres officiels.
AFP/VNA/CVN