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Des promeneurs le long d'un canal à Berlin, le 18 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Commerces d'alimentation, librairies, concessionnaires automobiles... La plupart des magasins d'une surface inférieure à 800 mètres carrés vont pouvoir à nouveau accueillir des clients à partir de lundi matin 20 avril.
Il s'agit de la première étape de la stratégie de déconfinement élaborée par Angela Merkel et, fédéralisme oblige, les dirigeants des 16 Länder allemands.
La chancelière, dont la gestion de la crise est saluée par les Allemands, entend ainsi faire repartir une économie entrée en récession en mars, une situation critique qui devrait perdurer encore plusieurs mois.
''Fragile''
Avec plus de 135.000 cas officiellement recensés et environ 4.000 décès, la pandémie est "sous contrôle et gérable" en Allemagne, selon les termes du ministre de la Santé, Jens Spahn.
Pour la première fois, le très surveillé taux d'infection, qui mesure le nombre de personnes en moyenne contaminées par chaque malade du COVID-19, est ainsi descendu vendredi 17 avril à moins de 1 pour se limiter à 0,7, selon l'institut Robert Koch, l'autorité fédérale chargée de la veille épidémiologique.
Ce "succès d'étape" est néanmoins "fragile", a mis en garde Mme Merkel, qui s'était elle-même placée deux semaines à l'isolement à son domicile berlinois après avoir été en contact avec un médecin testé positif à la maladie COVID-19.
"Nous ne pourrons pas vivre notre ancienne vie avant longtemps. La distance et la protection resteront la règle et la mesure de notre vie quotidienne", prévient Armin Laschet, dirigeant d'une des régions les plus touchées, la Rhénanie du Nord-Westphalie, et candidat à la présidence du Parti conservateur CDU.
L'Allemagne entend ainsi lever très progressivement les restrictions sociales mises en place depuis un mois.
Écoles et lycées ne rouvriront ainsi qu'à partir du 4 mai, en commençant par les élèves les plus âgés. En Bavière, le Land le plus touché par l'épidémie, la rentrée est elle prévue une semaine plus tard.
La chancelière allemande Angela Merkel s'exprime lors d'une conférence de presse, le 15 avril à Berlin. |
Les ministères régionaux de l'Éducation, dotés en Allemagne des principales prérogatives éducatives, doivent présenter d'ici le 29 avril des mesures pour que les élèves respectent entre eux des distances raisonnables, notamment en réduisant la taille des classes et groupes d'apprentissage.
L'interdiction de se regrouper à plus de deux personnes dans l'espace public, sauf en famille, est aussi prolongée. La distance minimale de 1,5 mètre devra continuer à être observée entre chaque personne.
Quant aux salons de coiffure, ils ne rouvriront eux aussi qu'à compter du 4 mai. Salons de massages, de beauté, et tatoueurs restent fermés.
Lieux culturels, bars, restaurants - sauf pour les livraisons -, aires de jeu, terrains de sports, demeurent eux aussi fermés. Les grands rassemblements tels que les concerts ou compétitions sportives, resteront interdits au moins jusqu'au 31 août.
Protections obligatoires en Saxe
Fermeture de la frontière entre la France et l'Allemagne au poste-frontière de Carling, le 18 avril. |
L'Allemagne entend accompagner ce déconfinement progressif par un ensemble de mesures destinées à endiguer l'épidémie. Elle compte ainsi multiplier les tests pour pouvoir isoler les malades. Elle en a réalisé environ 1,7 million jusqu'ici.
Le port de masques n'est pas à ce stade obligatoire mais il est "fortement conseillé" par la chancelière Merkel.
L'Allemagne devrait ainsi produire à partir d'août 50 millions de masques par semaine, dont 10 millions de masques filtrants répondant à la norme de protection FFP2.
Le port du masque, rendu obligatoire pour une expérimentation à Iena, serait primordial pour enrayer la contagion. Cette ville de Thuringe n'avait pas enregistré vendredi 17 avril de nouveaux cas d'infection depuis une semaine, selon la presse allemande.
Le Land de Saxe, situé en ex-Allemagne de l'Est, a lui décidé de rendre obligatoire à partir de lundi 20 avril le port d'une protection, masque ou foulard.