L’envoi de travailleurs agricoles à l’étranger, un modèle bénéfique

À Hoà Vang, dans la ville de Dà Nang, les agriculteurs ont l’occasion de partir travailler à l’étranger. L’occasion pour eux de gagner un salaire plus élevé et d’acquérir de nouvelles connaissances professionnelles.

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Les méthodes agricoles apprises en République de Corée représentent un savoir précieux pour les paysans vietnamiens. 
Photo : CTV/CVN

Le district de Hoà Vang, ville de Dà Nang (Centre), a envoyé récemment 142 agriculteurs en République de Corée. Avant de partir à l’étranger, ces paysans, âgés de 25 à 55 ans, sont formés à la langue et la culture coréennes… Ils doivent passer un examen de santé.

Lorsque l’on parle de l’envoi de main-d’œuvre, on pense souvent aux jeunes hommes forts et bien formés mais personne ne pense aux paysans. Certains candidats à l’expatriation ont la cinquantaine et les cheveux poivre et sel.

Un programme de coopération prometteur

En 2017, les premiers travailleurs agricoles de Hoà Vang étaient envoyés dans la province sud-coréenne de Gyeongsangbuk, dans le cadre d’un programme de coopération et d’échange de main-d’œuvre dans l’agriculture. Trois mois après, plus de 70 agriculteurs avaient achevé leur contrat de manière satisfaisante, et leurs employeurs étaient très contents. La partie sud-coréenne a donc souhaité poursuivre ce programme de coopération.

En 2018, le district de Hoà Vang y avait envoyé 163 agriculteurs et 256 en 2019. Entre 2020 et 2021, l’exportation de main-d’œuvre en République de Corée a été bloquée en raison de la pandémie de COVID-19. Cette année, 142 personnes sont parties.

À l’issue de leur contrat, la plupart souhaitent retourner en République de Corée, parce que ce travail leur apporte beaucoup d’avantages.

Pham Thi Hanh, originaire du village de Phuoc Hung Nam, commune de Hoa Nhon, a été envoyée dans ce pays trois fois et Nguyên Thuy, domicilié dans la commune de Hoà Phong, deux fois. Lors de sa récente mission à l’étranger, il était chargé de récolter des produits agricoles tels que pommes ou piments.

Lâm Tiên Si, chef du Bureau du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales du district de Hoà Vang, partage que cette année, seuls les vrais paysans locaux identifiés par les autorités locales peuvent partir à l’étranger. La priorité est accordée aux foyers les plus pauvres.

Les agriculteurs de Hoà Vang sont divisés en groupes, amenés aux jardins et aux fermes de l’arrondissement sud-coréen de Yeongyang. Ils participent principalement à la plantation du chou, de la pastèque, à la récolte de piments, de pommes, de racines de ginseng...

“Mon travail principal est de cueillir des piments et de les sécher. Je travaille entre 10 et 11 heures par jour, mais le travail n’est pas trop difficile avec le soutien des machines”, raconte Lâm Khac Lâm, originaire de la commune de Hoà Phong, qui est parti travailler en République de Corée en 2019.

Dào Van Quy, 53 ans, originaire de la même commune, a passé trois mois à récolter des piments et des choux dans ce pays. À la fin du contrat, chaque travailleur a gagné entre 70 et 90 millions de dôngs, une somme pour laquelle un paysan doit travailler pendant des années en restant au Vietnam. C’est pourquoi tant de gens veulent y retourner. Avec cette somme, ils peuvent investir dans la culture et l’élevage.

“J’utilise cette somme pour acheter des graines, des plantes, des pots en fonte… pour le commerce de bonsaïs. Pour les paysans comme moi, cela représente une somme très importante”, informe M. Quy. De plus, les paysans acquièrent des compétences et expériences.

“En République de Corée, la première chose que nous avons apprise est la discipline, la passion et la responsabilité pour le travail. Les employeurs nous encouragent toujours et nous donnent des récompenses”, se souvient M. Quy.

Une bouée de sauvetage

Des paysannes de Hoà Vang se rencontrent après des heures de travail en République de Corée.
Photo : TP/CVN

Les méthodes agricoles apprises là-bas représentent un savoir précieux pour les paysans vietnamiens. Beaucoup de gens les ont appliquées à leur retour dans leurs champs. Comme Pham Thi Hanh, originaire de la commune de Hoà Nhon, à son retour, elle a loué des terres et acheté des machines pour appliquer la bio-agriculture. Sa famille a pratiqué la méthode agricole sud- coréenne en utilisant uniquement des engrais organiques et des bâches avec des trous pour limiter les mauvaises herbes...

“L’envoi de paysans à l’étranger rapporte un revenu important, notamment pour les familles pauvres ou celles qui ont des champs et des jardins situés dans les zones basses sujettes aux inondations. De plus, avec l’envolée des prix des pesticides, des engrais, et de la main-d’œuvre, l’agriculture n’est presque plus rentable”, estime Lâm Tiên Si.

“En effet, Hoà Vang étant souvent inondé pendant la saison des pluies, partir à l’étranger pour travailler comme agriculteur est une bouée de sauvetage pour de nombreuses familles. Rien que de 2017 à 2019, le district a envoyé 500 travailleurs en République de Corée, rapportant plus de 40 milliards de dôngs”, ajoute-t-il.

Huong Linh/CVN

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