L'emploi américain ralentit en août, mais reste solide

Le taux de chômage aux États-Unis est reparti à la hausse en août, et les créations d'emplois ont ralenti, un signal paradoxalement positif car la lutte contre l'inflation suppose un ralentissement économique et le marché du travail conserve pour l'instant son excellente santé.

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Un panneau devant un restaurant d'Arlington (Virginie) le 3 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président Joe Biden a ainsi mis en avant dans un tweet un marché de l'emploi qui "demeure solide", et le fait qu'"encore plus d'Américains reviennent au travail". Il a salué cette "excellente nouvelle".

Le taux de chômage a augmenté en août, pour la première fois depuis janvier, grimpant à 3,7%, a annoncé vendredi 2 septembre le département du Travail. Il était tombé en juillet à 3,5%, son niveau de février 2020, juste avant que l'économie ne soit frappée de plein fouet par la pandémie de COVID-19.

Cette hausse du taux de chômage est également liée au fait que de nombreux travailleurs qui avaient quitté le marché de l'emploi avec la pandémie, y sont revenus le mois dernier : le taux de participation a augmenté de 0,3 point, et s'établit à 62,4%. Cela reste cependant inférieur de 1 point au niveau d'avant la pandémie.

Les femmes, notamment, font leur retour, après avoir largement, depuis deux ans et demi, mis le travail entre parenthèses, face aux problèmes de garde d'enfant ou de personnes âgées.

"Deux mesures clés de l'accès aux opportunités (...) ont pour la première fois dépassé leurs niveaux pré-pandémiques de février 2020 pour les femmes âgées de 25 à 54 ans", a salué le ministre du Travail, Marty Walsh, dans un communiqué.

"Vigoureux"

Les créations d'emplois, cependant, ont fortement ralenti, à 315.000, contre 526.000 en juillet (données révisées à la baisse).

"Malgré une hausse du taux de chômage, le marché du travail américain continue de se montrer vigoureux", souligne AnnElizabeth Konkel, économiste pour le site d'offres d'emploi Indeed.

"Avec une participation accrue à la population active et une forte demande des employeurs pour les travailleurs, le rapport d'aujourd'hui souligne que le marché du travail n'est pas en récession", ajoute-t-elle.

D'autant plus que "la progression d'août représente un rythme solide de la croissance de l'emploi au regard des standards historiques", abonde Nancy Vanden Houten, économiste pour Oxford Economics, dans une note.

Ni le ralentissement économique, ni les craintes de récession, ni même les mesures prises par la Banque centrale américaine (Fed) pour enrayer la demande et ainsi juguler l'inflation, n'avaient jusqu'à présent eu raison de la santé de fer du marché de l'emploi.

PIB réel aux États-Unis par année et par trimestre depuis 2018.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il avait même montré en juillet un dynamisme inattendu, retrouvant pour la première fois les 22 millions d'emplois qui avaient été détruits à cause du COVID-19. Et il y avait toujours deux postes vacants pour chaque demandeur d'emploi.

La Fed contre l'inflation

Jerome Powell, le patron de la Fed, l'a récemment martelé : revenir à la stabilité des prix entraînera "une longue période de croissance plus faible" ainsi qu'"un ralentissement du marché du travail".

Le PIB des États-Unis s'est contracté sur les deux premiers trimestres de 2022, ce qui correspond à la définition classique de la récession. Et si la première économie du monde ne semble cette fois pas entrer dans cette case, c'est notamment en raison de la bonne forme de son marché du travail.

La Fed relève progressivement ses taux directeurs, afin de rendre le crédit plus onéreux pour les particuliers et les entreprises, et ainsi ralentir la consommation, et donc la pression sur les prix. Elle procèdera à une hausse supplémentaire lors de sa prochaine réunion, les 20 et 21 septembre.

"Les responsables de la Fed salueront probablement un rythme plus lent de l'embauche et une augmentation de l'offre de main-d'oeuvre comme de petites étapes vers un marché de l'emploi moins tendu", anticipe Nancy Vanden Houten.

Cependant, estime-t-elle, "les tensions persistantes (...) et la croissance toujours robuste des salaires" pourraient pousser la Fed à relever de nouveau ses taux fortement, de trois quarts de points, comme en juin et en juillet.

Les membres du comité monétaire, organe de décision de la Fed, regarderont également les chiffres de l'inflation en août, qui seront publiés le 13 septembre. En juillet, les prix avaient augmenté de 8,5% sur un an, montrant une modération après avoir atteint leur plus forte hausse en plus de 40 ans, selon l'indice CPI.


AFP/VNA/CVN

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