Des rivières de diamants dans l'Univers

Certaines planètes pourraient former des rivières de diamants, selon une étude publiée vendredi 2 septembre, qui a utilisé du vulgaire plastique pour recréer les conditions de leur apparition supposée dans les profondeurs d'Uranus et Neptune.

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Photos d'Uranus, à gauche, et Neptune, prises par la sonde Voyager 2 dans les années 1980, dans une image composite fournie par le NOIRlab le 30 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les scientifiques supposaient que des pressions colossales transformaient de l'hydrogène et du carbone en diamants, coulant à des milliers de kilomètres sous la surface gazeuse de ces géantes glacées.

L'étude publiée dans Science Advances suggère que l'adjonction d'oxygène au mélange faciliterait cette formation. Les rivières seraient d'un genre bien particulier, a expliqué Dominik Kraus, physicien au laboratoire allemand de recherche HZDR et coauteur de l'étude.

Les diamants se formeraient à partir d'un "liquide chaud et dense", avant de couler doucement jusqu'au cœur rocheux des planètes, 10.000 km sous la surface, a-t-il expliqué à l'AFP. Ils s'y étaleraient alors en couches "de centaines de kilomètres ou plus".

Une équipe de scientifiques du HZDR, de l'Université allemande de Rostock ainsi que de l’École polytechnique, a tenté de recréer ces conditions.

Elle a utilisé un simple plastique comme matériau mêlant les ingrédients nécessaires : carbone, hydrogène et oxygène. Le même que celui utilisé dans les bouteilles de boisson gazeuse. Elle l'a soumis ensuite au feu d'un puissant laser du laboratoire SLAC de Stanford, aux États-Unis.

"Des flashs très, très brefs de rayons X d'une intensité incroyable" ont permis d'observer la formation de nano-diamants, trop petits pour être observables à l’œil nu, a décrit M. Kraus.

L'apport d'oxygène, "présent en grande quantité dans ces planètes", faciliterait ainsi la formation de diamants, a-t-il expliqué. Les chercheurs supposent que là-bas, les diamants pourraient être bien plus gros que ceux produits par l'expérience terrestre, peut-être des millions de carats, ajoute un communiqué publié avec l'étude.

Cette découverte ouvre la voie à une nouvelle façon de produire des nano-diamants, qui ont une utilité croissante dans de nombreuses applications, comme les sondes médicales, la chirurgie non-invasive ou l'électronique quantique.

Le mode industriel de fabrication de nano-diamants consiste à soumettre des matériaux riches en carbone à des explosions très fortes. "La production par laser pourrait offrir une méthode plus propre et plus facilement contrôlable de nano-diamants", a dit Benjamin Ofori-Okai, un scientifique du SLAC et co-auteur de l'étude.

Quant à ce qui se passe vraiment au cœur de Neptune et Uranus, planètes les plus lointaines du système solaire, il faudra attendre de futures missions spatiales pour en savoir plus. À ce jour, une seule sonde de la NASA, Voyager 2, a croisé les deux planètes glacées.

AFP/VNA/CVN

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