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Un policier israélien près de la Vieille ville de Jérusalem, le 16 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans un communiqué en ligne obtenu à Beyrouth, l'EI a salué les "lions du califat" qui ont "attaqué un rassemblement de juifs" après que la police israélienne a annoncé avoir abattu trois jeunes assaillants palestiniens.
Avant d'être tués, ils ont grièvement blessé à coups de couteau une policière israélienne près de la Vieille ville de Jérusalem, située dans la partie orientale de la ville sainte, palestinienne mais occupée et annexée par Israël. La policière de 23 ans est décédée quelques heures plus tard à l'hôpital.
Selon SITE, un centre américain spécialisé dans la surveillance en ligne de la mouvance jihadiste, ce serait la première fois que l'EI mène une attaque à Jérusalem ou en Israël.
Le groupe avait revendiqué le 10 avril le tir d'une roquette qui s'était abattue sur le Sud d'Israël depuis le Sinaï égyptien, ou des groupes jihadistes affiliés à l'EI avaient déjà revendiqué en février une série de tirs de roquettes sur le Sud d'Israël.
Selon le communiqué de l'EI, diffusé dans la nuit sur le réseau social Telegram, les assaillants abattus seraient "les frères Abou al-Barra al-Maqdissi, Abou Hassan al-Maqdissi et Abou Rabah al-Maqdissi".
'Brouiller les cartes'
Mais dans la nuit de vendredi 16 juin à samedi 17 juin, le Hamas, le mouvement islamiste palestinien qui tient la bande de Gaza, et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), la gauche historique palestinienne, ont affirmé que les trois assaillants étaient issus de leurs mouvements.
"La revendication de l'État islamique est une tentative de brouiller les cartes", a assuré dans un communiqué Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas. L'attaque, a-t-il ajouté, a été menée par "deux résistants palestiniens du Front populaire de libération de la Palestine et un troisième du Hamas".
Des forces de sécurité israélienne devant une ambulance après une attaque au couteau contre une policière, le 16 juin à Jérusalem. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le FPLP a de son côté indiqué que Bara Ata, 18 ans, Oussama Ata, 19 ans, et Adel Ankouch, 18 ans, avaient mené cette attaque "dans la droite ligne de la résistance et pour répondre aux crimes de l'occupant", la terminologie utilisée par les mouvements palestiniens pour chaque attaque depuis le début il y a un an et demi d'une vague d'attentats, majoritairement menés par des jeunes isolés armés de couteaux.
Depuis le 1er octobre 2015, les violences dans les Territoires palestiniens et en Israël ont causé la mort de 272 Palestiniens, 42 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Érythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l'AFP. La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques anti-israéliennes.
Les trois auteurs de l'attaque de vendredi 16 juin sont originaires d'un village proche de Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 50 ans. Des habitants de Deir Abou Mechaal ont indiqué que des soldats israéliens avaient aussitôt bouclé la localité.
Pendant le ramadan
Selon le FPLP, Bara et Oussama Ata étaient récemment sortis de prisons israéliennes après y avoir passé plusieurs mois. Le service de sécurité intérieure israélien, le Shin Beth, a pour sa part affirmé que les trois assaillants avaient déjà été impliqués dans des "activités terroristes".
Vendredi 16 juin, aux abords de la Vieille ville ou se trouvent les lieux saints des trois religions monothéistes et où une foule de fidèles musulmans se pressent chaque jour et chaque nuit sous haute surveillance policière israélienne à l'occasion du ramadan, deux assaillants ont ouvert le feu sur un groupe de policiers qui ont répliqué, tandis qu'un troisième a poignardé la policière à quelques mètres de là, avant d'être abattu, selon la police israélienne.
Des médecins ont affirmé que quatre autres personnes avaient été légèrement blessées dans l'attaque.
Un quatrième Palestinien originaire de Hébron (sud de la Cisjordanie occupée), Amer Badaoui, qui avait été décrit par les forces de sécurité palestiniennes comme l'un des assaillants, était en fait un passant qui a été blessé par les tirs avant d'être transporté à l'hôpital, selon la police israélienne.
L'attaque est survenue alors que des dizaines de milliers de Palestiniens de Jérusalem-Est et de Cisjordanie occupée assistaient à la prière nocturne sur la très sensible Esplanade des mosquées, à l'occasion du troisième vendredi du mois de jeûne musulman.
Pour le ramadan, Israël assoupli les restrictions d'entrée des Palestiniens de Cisjordanie à Jérusalem, laissant passer --uniquement les vendredis-- les plus âgés d'entre eux.
Mais "un grand nombre de jeunes (Palestiniens) entrent (en Israël) sans permis, ils profitent du ramadan pour être à Jérusalem", a déclaré aux médias le chef de la police israélienne à Jérusalem.
AFP/VNA/CVN