>>Japon: vague d'indicateurs positifs pour l'économie, enjeu des élections anticipées
>>Japon : les législatives anticipées se joueront entre Abe et Koike
La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, salue ses partisans, lors de l'ouverture officielle de la campagne électorale pour les législatives anticipées, le 10 octobre à Tokyo. |
Le chef du gouvernement conservateur Abe, 63 ans, qui a lui-même décidé de convoquer les électeurs dans les bureaux de vote un an avant l'échéance du mandat des députés, est confronté à un défi inattendu de la part de la médiatique Mme Koike.
Cette dernière a créé et pris la tête du Parti de l'espoir (droite), quelques jours seulement avant la dissolution de la chambre basse du Parlement le 28 septembre. Elle a ainsi bousculé le Parti libéral-démocrate (PLD) de Shinzo Abe et donné le coup de grâce au Parti démocrate (centre gauche) qui était déjà bien affaibli.
S'adressant mardi matin 10 octobre à des centaines de passants à proximité d'une importante gare de Tokyo, l'ex-présentatrice de TV, âgée de 65 ans, a appelé à "mettre fin à la politique d'Abe", non sans faire allusion aux scandales qui ont récemment touché le Premier ministre et son entourage.
La campagne de 12 jours, qui ouvre officiellement ce mardi 10 octobre, date limite de dépôt des candidatures, se déroulera autour de plusieurs grands thèmes dont l'économie japonaise, avec un débat sur la pertinence de l'augmentation de la taxe sur la consommation, l'attitude à adopter face à la menace que représente la République populaire démocratique de Corée (RPDC), l'arrêt des centrales nucléaires ou encore la réforme de la Constitution japonaise jamais amendée en 70 ans.
M. Abe, revenu au pouvoir fin 2012, a construit sa stratégie sur sa politique de relance économique abenomics, promettant alors d'en finir avec la déflation. Mais près de cinq ans plus tard, les effets bénéfiques espérés restent jugés insuffisants et peu perçus par le grand public.
Mais si M. Abe a choisi d'en appeler de nouveau aux électeurs sans ouvrir comme prévu la session parlementaire extraordinaire, c'est, affirment ses détracteurs, pour éviter les questions de l'opposition sur les accusations de favoritisme envers des amis dont il a fait l'objet et qui ont un temps fait chuter la cote de son gouvernement.
Il a profité, pour décider de ces élections, d'un regain de popularité grâce à un remaniement ministériel et à sa fermeté envers la RPDC.
Pour nombre d'analyste, le scrutin qui doit permettre d'élire 465 députés dans moins de deux semaines risque in fine d'être un référendum pour ou contre M. Abe.
AFP/VNA/CVN