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Un chantier de construction à Montpellier, le 27 avril. |
L'estimation de la perte d'activité économique "reste de l'ordre d'un tiers (–33%)" par rapport à une situation normale, contre -35% le 23 avril et -36% le 9 avril, mais "une légère remontée de l'activité économique semble se confirmer, dans l'industrie et dans la construction", avance l'Institut national de la statistique. Dans l'industrie, la perte d'activité est ainsi passée de -43% le 9 avril à -38% dans ce nouveau point de conjoncture, et elle est de -75% dans la construction, contre -88% le 9 avril.
Cette reprise, qui s'illustre aussi par une petite remontée du fret ferroviaire, peut s'expliquer par "la mise en place de mesures de sécurité sanitaire permettant le retour des salariés sur leur lieu de travail" dans ces secteurs, avance l'Insee. À l'inverse, dans les services, l'activité n'a pas progressé, avec une perte toujours de l'ordre de -36%. De même, la consommation des ménages, dont le redémarrage sera crucial pour la reprise, connaît un très léger mieux, avec une perte ramenée à -32%, contre -35% le 9 avril. Cela "traduit notamment le relèvement très progressif des dépenses en biens manufacturés", tandis que d'autres types de dépenses restent "à des niveaux très faibles", comme celles en carburants, services d'hébergement, de restauration ou de loisir. L'Insee ne donne toutefois pas encore d'évaluation de la reprise d'activité à partir du 11 mai mais note que les secteurs qui ne seront pas autorisés à reprendre, comme la restauration ou les activités culturelles et sportives, représentent "environ 5% du PIB et 5 points des 33% de perte d'activité globale estimée".
Par ailleurs, l'institut confirme que les deux mois de confinement pourraient se traduire par une perte d'au moins 6 points de croissance du PIB sur l'année, même si elle estime que "l'impact global du confinement sera néanmoins certainement supérieur, car la reprise économique, en France et dans le monde, ne sera a priori que progressive". Par ailleurs, l'Insee note de fortes disparités territoriales sur l'impact du confinement et de la crise. Certaines régions comme la Corse, Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de France et Provence-Alpes-Côte d'Azur apparaissent "plus exposées". En effet, elles "subiraient de plein fouet les pertes d’activité de l'hébergement-restauration ou de certains services aux entreprises (activités scientifiques et techniques et services administratifs et de soutien)", selon l'Insee.
AFP/VNA/CVN