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Une agence d'aide à la recherche d'emploi à Helsinski, en Finlande. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Quelque 2.000 chômeurs finlandais sélectionnés de manière aléatoire ont perçu entre janvier 2017 et décembre 2018 un revenu forfaitaire mensuel de 560 euros, sans conditions préalables et exonéré d'impôts, en remplacement de leur indemnité chômage. L'objectif du projet-pilote a été d'étudier si ce revenu garanti pouvait mieux inciter les chômeurs à retrouver du travail que les allocations de chômage traditionnelles, qui peuvent être suspendues ou réduites dès que leur bénéficiaire commence à gagner à nouveau de l'argent.
Selon l'étude menée par Kela, la Sécurité sociale finlandaise, le revenu de base a permis aux participants d'être employés pendant six jours supplémentaires en moyenne sur une période d'un an. Ce "faible" effet sur l'emploi suggère que pour certains bénéficiaires, "les problèmes liés à la recherche d'un emploi ne sont pas dus à la bureaucratie ou aux incitations financières", a commenté Kari Hamalainen de l'Institut finlandais de recherche économique (VATT), cité dans un communiqué.
Un revenu de base a été largement présenté comme une solution aux retombées économiques de la pandémie de coronavirus, qui a mis en péril des dizaines de millions d'emplois dans le monde. Même si l'étude n'a pas eu l'effet espéré sur le marché du travail du pays, les participants "étaient plus satisfaits de leur vie et ont connu moins de stress, de dépression, de tristesse et de solitude", ont constaté les chercheurs.
Les bénéficiaires de l'allocation universelle ont également acquis une plus grande confiance dans leurs concitoyens et les institutions. Des expériences similaires ont été menées au Kenya, au Canada, en Inde et dans certaines régions des États-Unis. Ce projet-pilote n'a pas été épargné par les critiques. Avant la crise du coronavirus, les syndicats finlandais demandaient plutôt aux employeurs de verser des salaires décents qui n'ont pas besoin d'être complétés par des prestations sociales.
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a prévenu par le passé qu'un programme de revenu de base en Finlande ne serait pas économiquement viable et pourrait détériorer la situation de ses bénéficiaires. Les Suisses avaient quant à eux rejeté massivement en juin 2016 la création d'un revenu de base pour tous, salariés ou sans emploi, un projet qui avait suscité de vifs débats.
AFP/VNA/CVN