"Déterminer la quantité et les sources d'eau lunaire a de profondes implications pour la compréhension de l'histoire du système Terre-Lune", expliquent l'astrophysicien James Greenwood (Université Westleyan, États-Unis) et ses collègues.
La lune, qu'on avait pendant des décennies crue privée d'eau comme elle était privée d'atmosphère et de vie, recèle de l'eau comme l'ont montré des découvertes récentes. Un changement de perspective qui peut conduire à analyser ou réanalyser les pierres lunaires collectées lors des missions Apollo.
C'est ce qu'on fait James Greenwood et son équipe à la recherche de traces d'eau qu'ils ont trouvées dans un minéral, l'apatite, analysant sa composition.
L'hydrogène, principale composante de l'eau, peut se présenter sous différentes formes ou isotopes, parmi lesquels le deutérium (qui sert à faire de l'eau lourde). La proportion relative d'hydrogène et de deutérium renseigne sur l'origine de l'eau.
Les chercheurs en ont déduit que l'eau lunaire proviendrait de trois sources potentielles : le manteau situé sous la surface de notre satellite, les protons apportés par le vent de particules venant du soleil et les comètes.
Les proportions d'hydrogène et de deutérium mesurées dans l'apatite s'avèrent similaires à celles découvertes dans trois comètes bien connues : Hale-Bopp, Hyakutake et Halley. "Un important approvisionnement en eau cométaire du système Terre-Lune" se serait produit, selon l'équipe de Greenwood, peu après la formation de la Lune, voici 4,5 milliards d'années.
Selon la théorie de "l'impact géant" datant des années 1970, la Lune aurait été créée à partir des débris du manteau terrestre éjecté lors d'une collision entre la Terre et une autre planète.
AFP/VNA/CVN