Le Vietnam entend devenir un pays d’escale pour les croisières

Avec son littoral de 3.200 km, le Vietnam veut devenir un pays d’escale pour les croisières. Encore faut-il qu’il dispose de davantage de ports de plaisance et offre des services haut de gamme...

C’est dès les années 1990 que le Vietnam a commencé d’ac-cueillir des touristes par voie maritime, avec une accélération à partir de 2000, le pays recevant des navires cinq étoiles avec des milliers de passagers à leur bord. Ces derniers sont originaires d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Australie, de Hong Kong (Chine), du Japon..., pour la plupart aisés pour ne pas dire plus et d’une moyenne d’âge assez élevée, dont la dépense moyenne par jour est de 1.000 à 1.500 dollars. Une clientèle attractive pour n’importe quel pays...

 

Les croisiéristes sont originaires d'Europe, d'Amérique du Nord..., pour la plupart aisés et d'une moyenne d'âge assez élevé.

Avec 3.200 km de côtes, d’innombrables baies et stations balnéaires magnifiques, une culture typique et riche..., le Vietnam est sans conteste une nouvelle destination d’un grand attrait pour les croisiéristes. Il est en outre situé au centre des grandes lignes de croisière de la région, entre Singapour et Hong Kong. Actuellement Singapour et Hong Kong ont construit un second port de plaisance capable de recevoir de grands paquebots de 5.000 places. Prenant exemple sur ceux-ci, le Vietnam doit, lui aussi, se préparer afin de pouvoir faire de même. 

S’il veut en effet devenir une escale incontournable, il lui faut faire les efforts nécessaires pour réellement attirer les croisiéristes. 

D’abord des ports de plaisance

De fait, l’accueil de croisiéristes est actuellement estimé au Vietnam comme «manquant de professionnalisme». Trois raisons majeures à cette appréciation.

D’abord, le pays ne dispose pas encore de port conçu pour accueillir les paquebots. Ceux qui abordent au Vietnam le font dans les ports commerciaux, avec tous les désagrément que cela implique en termes d’environnement, de cadre, de services disponibles, etc. Or, ce très long littoral recèle de nombreux sites pouvant abriter de tels ports, tels que Ha Long (Nord), Dà Nang, Huê et Nha Trang (Centre), Vung Tàu et Hô Chi Minh-Ville (Sud). Tous sont dans de belles baies et possèdent en outre des villes magnifiques ainsi que de grands patrimoines culturels : Ha Long et sa baie classée patrimoine mondial de l’UNESCO avec ses trois mille îlots constellant 1.500 km2 de mer cristalline, ou encore Huê, l’ancienne capitale impériale de la dynastie des Nguyên, également reconnue patrimoine mondial par l’UNESCO...

Ensuite, le Vietnam ne compte que seulement dix agences de tourisme en mesure de fournir les services associés aux croisières qui, pour la majorité, peinent à répondre aux besoins de 3.000 passagers débarquant en une seule fois. Une exigence qui vaut en premier lieu pour leur personnel, plus particulièrement les guides..., notamment ceux pouvant prendre en charge les Russes, Allemands, Espagnols et Japonais. De même, le Vietnam manquant encore de services haut de gamme, il est difficile de conduire naturellement les croisiéristes à rester plus long-temps sur la terre ferme. Souvent ceux-ci effectue un circuit d’une journée, avant de remonter à bord le soir pour jouir du luxe de leur navire.

Enfin, les moyens de transport haut de gamme sont également en cause par leur insuffisance. S’ils sont nombreux par définition, les croisiéristes ont chacun ou par chaque groupe particulier leur propre circuit et programme de visite. Ce qui aggrave d’autant la pénurie de véhicules de luxe dont le parc actuel ne permet pas de satisfaire les divers besoins de ces visiteurs...

Il est peu évident de trouver des souvenirs originaux et typiques même d'intéresser cette clientèle haut de gamme.

Par ailleurs, exploiter pleinement cette catégorie de tourisme implique de s’attacher à la dépense moyenne de ces visiteurs particuliers. Là aussi, quelques problèmes doivent être résolus. Par exemple, il est peu évident de trouver des souvenirs originaux et typiques  même d’intéresser cette clientèle haut de gamme, d’où une perte d’opportunité en termes de dépense moyenne pour «l’industrie sans fumée» du Vietnam. Ainsi, les statistiques montrent que la dépense moyenne des croisiéristes n’est que le dixième de celles qu’ils font dans d’autres pays, ce qui est regrettable !

Comme tenu de ces lacunes, le fait que le Vietnam ne soit pas encore une destination prisée des croisiéristes est compréhensible : Ces trois dernières années, les croi-siéristes ont représenté seulement 1% des touristes étrangers ayant visité le pays, ce qui est particulièrement modeste.

Le programme de développement de «l’industrie sans fumée» pour la période 2020-2030 a pleinement fait ce constat et donné une place centrale au tourisme maritime. L’Administration nationale du tourisme et les localités littorales concernées doivent donc mieux investir afin de créer des services et produits touristiques de qualité en mesure de répondre de manière générale aux attentes des touristes et, plus particulièrement, de celles plus exigeantes encore de cette catégorie particulière que sont les croisiéristes.  

                                                                                       VU XUÂN LÔC/CVN

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