Le tourisme mondial devrait perdre 2.000 milliards d'USD en 2021

Le secteur touristique mondial devrait encore perdre 2.000 milliards d'USD cette année sous l'effet des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, a annoncé lundi 29 novembre l'Organisation mondiale du tourisme, qui juge la reprise de l'activité "lente" et "fragile".

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Des passagers vêtus de tenue de protection font la queue à l'enregistrement à l'aéroport de Kuala Lumpur (Malaisie), le 29 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'estimation, similaire aux pertes essuyées en 2020, survient alors que de nouvelles restrictions ont été prises, en particulier en Europe, pour faire face à une nouvelle vague de l'épidémie et que le variant Omicron, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, se propage dans le monde entier.

Ces dernières évolutions montrent que "la situation est totalement imprévisible" et que le secteur touristique n'est pas à l'abri d'aléas susceptibles de provoquer "d'énormes dégâts" économiques, a reconnu auprès de l'AFP le secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), Zurab Pololikashvili.

Selon l'agence onusienne, qui tiendra à partir de mardi 30 novembre et jusqu'au 3 décembre son Assemblée générale à Madrid, les arrivées de touristes internationaux devraient ainsi rester cette année "de 70 à 75% inférieures" à celles de l'avant-pandémie.

Le secteur touristique, l'un des plus touchés par les conséquences du COVID-19, devrait essuyer de nouvelles pertes pharaoniques, évaluées à 2.000 milliards d'USD, soit 1.780 milliards d'euros, un niveau identique à celui de 2020.

"La crise du secteur touristique est historique, mais le tourisme a la capacité de récupérer rapidement", nuance toutefois Zurab Pololikashvili, en disant avoir l'"espoir que 2022 soit une bien meilleure année que 2021".

"Rythme inégal"

Selon le baromètre publié par l'agence onusienne, les arrivées de touristes internationaux ont "rebondi pendant la saison estivale", laissant entrevoir une amélioration après un début d'année atone, grâce à "la progression rapide des vaccinations".

Au bord d'une plage à Koh Phangan, en Thaïlande, le 27 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Malgré tout, "le rythme de la reprise reste inégal selon les régions du monde", insiste dans un communiqué l'OMT, qui attribue cette situation hétérogène à "des degrés variables de restrictions de mobilité, de taux de vaccination et de confiance des voyageurs".

Durant le troisième trimestre, certaines îles des Caraïbes ainsi que plusieurs destinations d'Europe méridionale et méditerranéenne ont enregistré "des arrivées proches (...) voire parfois supérieures" aux niveaux de 2019, souligne l'organisation basée à Madrid.

D'autres pays n'ont en revanche pratiquement pas accueilli de touristes, notamment en Asie et dans la région Pacifique, où de nombreux États interdisent encore à l'heure actuelle les voyages "non essentiels".

Selon l'OMT, 46 pays restent à ce stade totalement fermés aux touristes, soit une destination sur cinq, et 55 le sont partiellement. À l'inverse, quatre pays ont levé toutes les restrictions : la Colombie, le Costa Rica, le Mexique et la République dominicaine.

Cette situation crée de la "confusion" et pèse sur le redémarrage de l'activité, juge l'agence onusienne, qui appelle les pays à "harmoniser" leurs protocoles en profitant des progrès liés à la "vaccination" et aux nouvelles "applications numériques".

En raison des incertitudes qui pèsent sur l'évolution de l'épidémie, l'OMT ne donne pas à ce stade d'estimation du nombre de touristes qui pourraient se rendre à l'étranger en 2022. Mais elle prévient que la reprise sera "lente" et "fragile".

"Les taux de vaccination inégaux" et "les nouvelles souches de COVID-19", dont le variant Omicron, pourraient freiner cette "reprise", souligne l'organisation, qui craint aussi également les effets "de la récente flambée des prix du pétrole" sur les voyages.

Face à ces obstacles, seule une "réponse coordonnée" des pays permettra de "rétablir la confiance des consommateurs", conclut l'OMT, qui a prévu de débattre de ces questions lors de son Assemblée générale dans la capitale espagnole.

Cette réunion, à laquelle participeront les représentants des 159 États membres, devait à l'origine avoir lieu à Marrakech, au Maroc. Mais ce pays a renoncé à accueillir l'événement en raison de la recrudescence des cas de COVID-19 dans de nombreux pays.


AFP/VNA/CVN

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