Le thé «le plus cher du monde» cultivé dans la crotte de panda

L’entrepreneur chinois An Yanshi est convaincu qu’il a trouvé l’ingrédient clé pour produire le nec plus ultra des thés : les fèces de panda.

Pour illustrer à quel point il est passionné par son projet de thé Panda fertilisé par les excréments, An Yanshi, 41 ans, a revêtu un costume de panda. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Cet ancien professeur de calligraphie a acheté 11 tonnes d’excréments dans un centre d’élevage de pandas, afin de fertiliser ses cultures de thé dans les montagnes de la province du Sichuan (Sud-Ouest de la Chine), là où vivent les placides mammifères noirs et blancs.

M. An assure que sa première récolte de feuilles de thé sera pour le printemps 2012 et prédit qu’il s’agira du «thé le plus cher du monde». Il compte vendre le premier lot de 500 grammes pour la somme astronomique de 219.865 yuans (environ 27.000 euros). Les lots suivants coûteront jusqu’à 20.000 yuans l’unité. Pour illustrer à quel point il est passionné par son projet, cet homme de 41 ans a revêtu un costume de panda peu avant son interview avec l’AFP.

Il n’a cure d’être ridiculisé par certains en Chine, qui se moquent de ses affirmations extravagantes sur les bienfaits potentiels de son thé pour la santé. Au contraire, il affirme qu’il est très sérieux, expliquant qu’il a quitté son emploi à l’Université du Sichuan pour se consacrer «corps et âme» à sa société, Thé Panda. Le logo de son entreprise affiche un panda souriant qui arbore un noeud papillon et qui brandit un verre fumant de thé vert.

«La bouse de panda est riche en éléments nutritifs... et devrait être nettement supérieure aux engrais chimiques», dit-il en dégustant lui-même une tasse de thé, cultivé avec comme engrais du purin de vache.

En plus de gérer sa plantation qui couvre 1,13 hectare, il se croit investi d’une mission : convaincre le monde qu’il faut remplacer les engrais chimiques par des déjections animales - avant qu’il ne soit trop tard. «Les gens ne devraient pas s’inquiéter mais plutôt développer une relation harmonieuse avec le ciel, la terre et l’environnement», prêche-t-il, en référence à des rumeurs selon lesquelles 2012 verrait la fin du monde. «Tout le monde a l’obligation de protéger l’environnement», insiste-t-il, en exhibant des dizaines de peintures traditionnelles sur rouleau chinoises où il a dessiné des joyeux pandas, des bambous et des caractères de calligraphie. Ce grand amateur de thé a eu l’idée d’utiliser les fèces de panda comme engrais après avoir assisté en juillet à un séminaire où il a découvert que ces mammifères absorbaient moins de 30% des bambous qu’ils consomment, rejetant par les voies naturelles les 70% restant.

Il montre un bocal de verre rempli d’excréments frais de panda qu’il utilise pour fertiliser deux plants de thé, en vantant la «qualité» et la couleur «verte» du produit. Il est tellement convaincu que son thé Panda sera un succès qu’il a breveté l’idée afin d’empêcher un concurrent de la voler - un phénomène courant dans un pays où les lois protégeant les droits de propriété intellectuelle sont souvent bafouées. Il a prétendu que son thé vert aiderait les gens à perdre du poids et les protègerait contre les rayonnements. Cela l’a conduit à être moqué sur les forums de l’Internet, qui ont aussi raillé le prix élevé qu’il demandera pour la première récolte.

«Si c’est un aussi bon engrais pour les plants de thé, je souhaite demander à ce professeur : pourquoi ne mangez-vous pas tout simplement votre bouse de panda?», a demandé un internaute nommé Baihuashu.

Un autre internaute surnommé 24-0 a feint de s’étonner : «Plus de 200.000 yuans par livre de thé Panda fertilisé par les excréments - s’agit-il de boire du thé ou de boire le sang des pandas ?»

AFP/VNA/CVN

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