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Marché aux fleurs de la rue Hàng Luoc, à Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
Pour fêter dignement le Têt, il faut que tout soit nouveau. Par conséquent, deux semaines avant le Nouvel An lunaire, les familles commencent les préparatifs. Elles nettoient la maison de fond en comble, la décorent, achètent des fleurs, préparent la nourriture...
Préparatifs
De plus, toutes les choses qui ne sont pas nécessaires ou qui peuvent apporter de mauvais présages doivent être jetées.
Selon la tradition vietnamienne, la semaine des préparatifs du Têt commence par la cérémonie du Táo Quân (culte des génies du Foyer) et l’érection du cây nêu (perche rituelle du Têt), qui tombent tous deux le 23e jour du dernier mois lunaire.
D’après Nguyên Duy Thiêu, chercheur en culture folklorique et ex-directeur adjoint du Musée d’ethnographie du Vietnam, dans certaines régions, notamment dans les campagnes du Nord, on célèbre la fête du Táo Quân en érigeant le cây nêu devant les maisons. Cet arbre symbolise un "lien entre le Ciel et la Terre". Il délimite les frontières entre le monde des êtres vivants et celui des démons. Il permet d’attirer la chance et d’éloigner les esprits pernicieux. On y suspend notamment des maximes, une petite corbeille de bétels et de noix d’arec accrochée à un petit cerceau. Et on retire le cây nêu au 7e jour du Têt.
Acheter un kumquat est une tradition pour célébrer le Têt. |
Photo : Hoàng Phuong/CVN |
Toujours d’après M. Thiêu, pour le culte des génies du Foyer, on place sur l’autel de la famille de nombreuses offrandes : mets divers, fruits, fleurs, carpes et papiers votifs. Après la cérémonie, les papiers sont brûlés et les carpes libérées dans des étangs. La légende veut que la carpe se transforme en dragon et passe de la Terre au Ciel.
Moments remarquables
Le Têt peut être divisé en trois périodes appelées tât niên (repas du dernier jour de l’année), giao thua (passage à la Nouvelle Année), et tân niên (arrivée du Nouvel An lunaire).
Le tât niên ou la fête de fin d’année est un repas important pour toute la famille. Le giao thua est un moment sacré où les membres de la famille pratiquent le culte des ancêtres dans la maison et celui du Ciel et de la Terre à l’extérieur. Ils prient pour la prospérité, la bonne santé, la protection des génies et des ancêtres. Ils demandent la permission du génie de la Terre pour que les âmes des ancêtres puissent retourner facilement à la maison et fêter le Têt en famille.
Lors du premier jour du Nouvel An, les gens rendent visite à leurs parents et grands-parents pour formuler leurs meilleurs vœux aux personnes âgées. À cette occasion, les adultes donnent souvent aux enfants une belle enveloppe rouge contenant une petite somme d’argent (étrenne). Appelée "argent pour le nouvel âge", elle est symbole de chance, de bonheur et de fortune.
On offre aux enfants des étrennes, symbole de chance, de bonheur et de fortune. |
Photo : ST/CVN |
À part les visites aux proches, les Vietnamiens vont aussi chez leurs enseignants.
Changements
Avec le développement économique national et l’ouverture internationale du pays, la culture traditionnelle est progressivement affectée par des éléments étrangers. Les caractéristiques culturelles et les célébrations du Têt sont modifiées.
Aujourd’hui, de nombreuses familles choisissent d’acheter dans des supermarchés des produits alimentaires déjà transformés au lieu de préparer elles-mêmes les plats du Têt.
Les préparatifs dans de nombreuses familles ont évolué, surtout dans les grandes villes. Les repas du Têt sont désormais plus diversifiés. Outre les plats vietnamiens traditionnels tels que nem (rouleau du printemps), banh chung (gâteau de riz gluant farci de haricot et viande de porc poivrée)... il y a aussi des plats importés d’Occident comme beefsteak, soupe, spaghettis...
Certains jeunes semblent désormais s’intéresser de plus en plus à la Saint-Sylvestre, à Noël et à la Saint-Valentin plutôt qu’au Têt.
"Pour beaucoup de gens, aujourd’hui, le Têt n’est plus vraiment l’occasion de retourner dans leur localité natale, ni de célébrer cette fête chez eux, mais l’occasion de voyager hors du pays", déplore Dr. Trân Huu Son, ancien vice-président de l’Association des arts folkloriques du Vietnam.
Hoàng Phuong/CVN