>> Mondial-2018: la Place Rouge prend d'autres couleurs avec l'afflux des fans
Le ténor péruvien Juan Diego Florez à Londres, le 8 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'artiste de 51 ans chante jusqu'au 1er décembre à la Royal Opera House dans "Les Contes d'Hoffmann" d'Offenbach.
En 2003, quatre ans avant sa mort, Luciano Pavarotti l'avait désigné comme son successeur, saluant son "grand talent". L'Espagnol Placido Domingo, qui avec Pavarotti et José Carreras formait les célèbres "Trois Ténors", a estimé que Florez était "le plus grand ténor léger de tous les temps".
Ces mots, venant de deux de ses idoles, le remplissent de "fierté", dit-il. Mais celui qui se produit sur les plus grandes scènes du monde regarde aussi l'avenir et souligne la nécessité pour l'opéra de toucher de nouveaux publics.
"Dans certaines villes que j'ai visitées en Chine, il y a un public très jeune, et c'est ce dont on a besoin", dit-il.
Ce fils d'un chanteur et guitariste a lui-même commencé à chanter du rock, de la pop et de la musique péruvienne dans les bars de Lima. Il entre ensuite au conservatoire et intègre le Choeur national du Pérou, découvre Bach, Beethoven, Mozart et "le monde fascinant de l'opéra".
Il peaufine sa formation au Curtis Institute de Philadelphie et se produit à la Scala de Milan à l'âge de 23 ans.
"Résultats incroyables"
Animé par l'idée de rendre la musique accessible à tous, il crée en 2011 Sinfonia por el Peru (Symphonie pour le Pérou), une organisation destinée à donner une éducation musicale aux jeunes issus de milieux défavorisés dans son pays.
Elle a jusqu'à présent bénéficié à environ 35.000 jeunes, dit-il.
"Nous avons aujourd'hui 6.500 enfants dans des orchestres, chorales et divers programmes à Lima et dans tout le Pérou", explique-t-il.
Pour le ténor, "il s'agit de donner aux enfants et aux jeunes qui ont le moins de ressources et vivent dans des zones déshéritées la possibilité de réaliser leurs rêves, d'avoir une vie digne, de pouvoir s'accomplir de la meilleure manière".
"Cela se fait à travers la pratique collective de la musique et cela a donné des résultats incroyables. Nous avons fait d'importantes études montrant que les enfants qui vont dans les centres de Sinfonia por el Peru excellent dans d'autres aspects de leur vie", assure-t-il.
Également directeur artistique du festival Rossini à Pesaro en Italie, Juan Diego Florez a fondé son label discographique éponyme. Et "rêve toujours de créer une académie".
Il aimerait qu'on se souvienne de lui comme d'"un ténor qui pensait que la musique peut changer la vie". "Et que la musique est un instrument (...) de changement, d'amélioration de la vie humaine, surtout celle des enfants", conclut-il.
AFP/VNA/CVN